Haïti débat / La commission de sortie de crise de Jovenel Moise : Évans Paul sollicite le patriotisme des acteurs de l’opposition pour sauver le pays
L’ancien premier ministre, Évans Paul, dénonce la situation de tension qui règne dans le pays depuis plus d’un an. En vue de trouver une issue favorable à cette crise qui se dégénère ces dernières semaines, il sollicite le patriotisme des acteurs de l’opposition et les invite à faire preuve de responsabilité pour sauver la nation.
Dans un communiqué de presse rendu public le mardi 8 octobre écoulé, le président de la République, Jovenel Moise, a annoncé la formation d’une commission composée de 7 membres, parmi lesquels figurent, Évans Paul, Rénald Lubérice, Josué Pierre Louis, en vue de conduire les discussions devant aboutir à une solution concrète de sortie de crise.
Joint au téléphone ce mercredi 9 octobre 2019, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat, diffusée chaque jour de 2 heures à 4 heures PM, sur les ondes de la Radio Scoop FM, l’ancien maire de Port-au-Prince, Évans Paul, s’est montré très préoccuper face à l’ampleur que prend la crise depuis le début du mois de septembre paralysant du coup la rentrée scolaire à l’échelle nationale. Pour résoudre ce problème, il implore le sens de responsabilité des protagonistes.
La crise, nous dit-il, a des conséquences très graves sur la population. Elle doit être abordée avec responsabilité.
En ce qui concerne, plus particulièrement la commission, l’ancien candidat a exprimé l’engagement patriotique et sincère de ses membres pour éclaircir la situation. Il a précisé la mission que leur confie le président.
« Notre mission, c’est justement, de faciliter un dialogue de bonne fois entre le pouvoir et les acteurs de l’opposition où tout doit être mis sur la table. Le président a créé la commission afin de trouver une solution à la crise », a formulé Monsieur Paul, soulignant qu’il s’est toujours engagé à jouer un rôle important pour ramener la paix dans le pays.
Le fondateur du parti KID croit que le moment est au dialogue, mais non à la confrontation. La commission, selon lui, à une mission patriotique pour sortir le pays de ce marasme. Pour y parvenir, il exige le dialogue entre les deux camps. « Même dans le pire des cas, il faut un tête-à-tête », a-t-il déclaré, avant d’enchainer que personne ne doit se complaire à maintenir le pays dans le blocage.
À en croire Évans Paul, au même titre que le président de la République, les acteurs de l’opposition font aussi parti du problème du pays. Il les invite à emprunter le chemin de la paix. « Aucun sacrifice n’est trop grand pour pacifier le pays », lance-t-il à leur endroit.
Cette initiative de monter la commission pour faciliter le dialogue entre le pouvoir et ses frondeurs en vue de solutionner la crise qui a, d’ailleurs, trop duré ne semble pas vraiment impacté les acteurs de l’opposition radicale.
L’ancien président du Sénat haïtien, Dieuseul Simon Desra, membre de cette opposition, a rejeté d’un revers de main la constitution de cette commission. « Cette commission pour moi, c’est du n’importe quoi, au regard des membres qui la constitue, particulièrement Évans Paul qui nous prêche le dialogue avec un pouvoir qui tue la population », a signifié l’ancien ministre de l’environnement.
Dieuseul Simon Desra déplore le caractère, dit-il, autocratique du pouvoir en place qui, selon lui, ne croit pas vraiment dans le consensus. Il souligne le manque de volonté de ce régime qui n’a jamais profité, à chaque fois que l’occasion se présente, de réaliser le compromis. « Aujourd’hui, je ne dis pas qu’il est trop tard, mais je crois qu’il est très très tard pour engager un dialogue avec ce pouvoir », a indiqué Monsieur Desra, exigeant le départ de Jovenel Moise pour que la paix revienne dans le pays.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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