Haïti/Coopération : Une conférence pour placer les collectivités locales au cœur de la reconstruction.
Ouverture ce mardi à Fort-de-France en Martinique de la Conférence Internationale des villes et régions du monde pour Haïti. C’est le président français Nicolas Sarkozy, lors de sa visite en février dernier à Port-au-Prince qui avait annoncé la tenue de cette grande rencontre où il sera encore question du dossier d’Haïti.
Des délégués de 27 pays devraient participer à cette conférence. Il y a aura tout naturellement ceux venant de l’Hexagone et Départements Français d’Outre-mer et d’Haïti, mais aussi des délégués venant des Etats-Unis, du Canada, du Brésil, de l’Allemagne, de la Belgique ; il y aura des représentants du Bénin, du Maroc, de la Corée du Sud, du Japon, et même de l’Ancienne république Yougoslave de la Macédoine ou du Viêt-Nam.
Les organisateurs et participant à cette rencontre projettent d’œuvrer au développement équitable et durable du territoire haïtien, ceci conformément au souhait formulé par Nicolas Sarkozy.
Mais de manière plus explicite, les initiateurs se donnent pour objectifs
1 – D’apporter la contribution des collectivités territoriales au plan de développement voulu par les autorités haïtiennes, en particulier dans son volet d’appui à la gouvernance locale ;
2 – De coordonner l’aide internationale des collectivités territoriales ;
3 – De mutualiser les efforts des collectivités territoriales étrangères et haïtiennes ;
4 – D’aider au renforcement de la décentralisation haïtienne, déjà engagée avant le séisme.
Peu après les allocutions d’ouverture qui seront prononcées, entre autres, par la ministre française de l’Outre-Mer, le secrétaire d’Etat à la coopération et à la Francophonie et un représentant des collectivités territoriales haïtiennes, l’on va faire place aux activités réelles programmées pour l’occasion.
Il s’agira, tout d’abord, d’un débat en séance plénière, des travaux en ateliers, et à la clôture la restitution des différents travaux en ateliers lesquels seront suivis par le discours de la ministre française de l’Outre-mer.
Le grand débat portera sur la thématique suivante : << Reconstruire Haïti à partir des territoires : déconcentration, décentralisation >>. Car, dans l’esprit des organisateurs ‘’La reconstruction ne permettra le développement du pays –entendez Haïti – que si elle s’insère dans une véritable politique de décentralisation et de déconcentration, les deux dynamiques étant intrinsèquement complémentaires’’.
En ce sens, c’est une double problématique concernant les collectivités haïtiennes qui sera agitée : la déconcentration des services dans ces régions et localités et la décentralisation. Comme l’avait mentionné, le président français, le 17 février, dans la capitale haïtienne, l’absence d’application de politiques publiques axées sur la déconcentration et la décentralisation à la forte concentration démographique a Port-au-Prince. ‘’ Il faut également que la reconstruction profite à tous et à tous les territoires : pas seulement à une petite partie de la population qui se partage déjà ses richesses ; pas seulement à la « République de Port-au-Prince » contre le « pays du dehors » : si le bilan humain et matériel du séisme est si lourd, c’est parce que 2 millions de Haïtiens et l’essentiel de l’activité économique étaient concentrés dans cette ville hypertrophiée qui avait été conçue pour à peine 300 000 habitants’’, avait argumenté Nicolas Sarkozy.
Comme on l’a déjà souligné, le menu mentionne la tenue de quatre ateliers.
Le premier atelier traitera du développement urbain et de l’aménagement du territoire avec un point emphatique sur ce que les connaisseurs du domaine appellent l’équilibre des territoires, dans le cas haïtien cela ferait référence en premier lieu au développement entre ‘’ « l’agglomération – capitale » et celui des principales villes de province, entre les quartiers au sein des agglomérations, entre celles-ci et les campagnes, entre espaces aménagés et espaces naturels’’.
Le deuxième portera sur les ressources. Problème accentué pour les collectivités haïtiennes qui ont perdu des membres de leurs personnels lors du cataclysme du 12 janvier, un premier niveau de ce problème. Le second niveau, à ce moment précis, ces mêmes collectivités auraient grandement besoin de ces personnels, étant donné que la demande en services ne fait qu’augmenter dans ces zones devenues par la force des choses lieux de refuge pour les gens qui viennent de laisser Port-au-Prince.
Les participants au troisième atelier devront discuter des finances locales. Plus de gens dans ces collectivités suppose normalement que les gouvernements locaux devraient disposer de plus de moyens pour faire fonctionner les services publics essentiels qui seront de plus en plus demandes, mais aussi des moyens pour assurer d’autres taches administratives élémentaires.
Le quatrième atelier traitera du développement économique local. ‘’ Pour faire en sorte que l’après-séisme constitue les bases d’un développement économique réel, les autorités nationales et locales sont décidées à créer les conditions d’une rupture permettant de ne pas maintenir le pays dans une situation d’assistanat. Plutôt que de se disperser, elles souhaitent privilégier les projets (urbains ou ruraux) déclencheurs de développement ‘’. Avec les collectivités locales des pays amis elles peuvent entraîner avec elles des petites et moyennes entreprises capables d’apporter aux acteurs économiques locaux un appui pour développer des projets économiques créateurs d’activités et de richesses, pensent ceux-là qui ont travaillé sur le document préparatoire à la Conférence de Fort-de-France.
Le cinquième atelier sur la mutualisation et la coordination de la coopération décentralisée. Il analysera : les outils : bourse aux projets, représentation organisée sur Haïti de la coopération décentralisée, participation à un fonds de soutien aux projets des communes haïtiennes avec d’autres bailleurs (fondations, ONG, États), actions mutualisées par exemple sur la formation, articulation entre l’action de l’État haïtien et celle des collectivités haïtiennes, les instances de dialogue et de coordination informe-t-0n.
Les organisateurs ambitionnent les résultats que voici :
1 – Identifier de façon concrète, et dans des secteurs clés, les projets à engager par les collectivités territoriales haïtiennes ;
2 – Établir des partenariats sur la base de ces projets, en mutualisant les efforts entre différentes collectivités territoriales ;
3 – Contribuer, aux côtés des autorités haïtiennes et sous leur direction, à la définition d’une stratégie globale et cohérente de développement du territoire haïtien, alliant dynamique de décentralisation et de déconcentration ;
4 – Contribuer au chapitre « gouvernance locale » du plan qui sera adopté à New York.
Les parties en italique sont tirées du document de presse de la conférence.