Haïti débat / Le blocage de l’école en Haïti : Un blocage qui devait être au cœur de nos préoccupations, selon Garry Pierre Paul Charles
Après environ trois mois de convulsion politique en Haïti, la vie finalement reprend ses droits. Toutefois, toutes les activités vitales de la nation ne sont pas encore tout à fait reprises. L’insécurité règne dans certains endroits du pays au point que les institutions étatiques envisagent de fuir le Bicentenaire. Les écoliers n’ont pas encore regagné le chemin de l’école. La société dans son intégralité continue de réclamer le changement du système.
La présidence, l’opposition, la société civile revendique le chambardement du système. Tout le monde exige son renversement. Mais, les acteurs ne peuvent trouver un accord pour le chambouler réellement.
Analysant les raisons qui nous empêchent de trouver cet accord, le journaliste politique, Présimon Jean, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat de ce jeudi 28 novembre 2019, croit que pour y parvenir, nous devons nous dépouiller de nos intérêts personnels. Selon lui, nos intérêts mesquins constituent un frein pour la révolution de ce système.
Le linguiste a attiré l’attention sur le fait que nous n’avons pas d’esprit de consensus. Dans les pays en guerre, souligne-t-il, les acteurs trouvent toujours une entente pour le fonctionnement des activités scolaires. Ils laissent toujours un couloir humanitaire pour faciliter la transmission des services de base.
Dans la même veine, Ené Val pense que nous n’avons pas le sens du bien commun. Il dénonce notre attachement au pouvoir qui, d’après lui, ne vise que nos intérêts individuels. « Nous n’avons pas pris le pouvoir pour servir la communauté, mais de préférence pour nous servir », a mouchardé le politologue.
Les espaces de socialisation du pays, à savoir la famille, l’église, la presse et l’école, ne transmettent pas aux jeunes haïtiens cet esprit de consensus qui nous manque et dont nous souffrons tant.
L’école est la condition nécessaire de l’humanité. Certains acteurs haïtiens ne se soucient point de cette activité. Ils ont empêché la réouverture des classes depuis près de onze semaines.
Le blocage des activités scolaires dans le pays, que déplore Garry Pierre Paul Charles, est un outil dont se sert l’opposition pour déstabiliser le pouvoir. Les leaders de l’opposition, explique-t-il, croit que si les écoles sont rouvertes, ils n’atteindront pas leur objectif principal, celui de renverser le régime en place.
À en croire le journaliste chevronné, il n’y a pas d’intérêt national derrière cette dynamique de blocage de la scholastique. La société, fulmine-t-il, n’intéresse pas les protagonistes. Afin de maintenir son règne, ils se battent pour reproduire des citoyens qui ont une éducation au rabais. Ils se désintéressent de l’école, de l’intelligence. Ils détruisent le pays.
Le PDG de la Radio Télé Scoop pense que nous ne connaitrons jamais de développement en banalisant l’école. En banalisant l’école, nous dit-il, nous banalisons aussi les citoyens. Or, nous avons dans le pays de sérieux problème d’éducation, d’intelligence et de prise de conscience.
Ainsi, d’après l’analyste politique expérimenté, Garry Pierre Paul Charles, les acteurs, au lieu de travailler pour changer le système, ils le pérennisent. Pour lui, nous sommes très loin de ce changement. Le blocage de l’école devait être au cœur de nos préoccupations.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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