AYITI MIZIK FESTIVAL/3e édition : Cette édition, dédiée à Joubert Charles, n’a pas mobilisé la grande foule cette année
La 3e édition de la fête populaire, baptisée AYITI MIZIK FESTIVAL, réalisée dans un contexte socio-économique convalescent, n’a pas mobilisée cette année la grande foule. Après les soubresauts qui ont marqué le pays tout le long de l’année 2019 écoulée et qui ont durement terrassé le secteur culturel haïtien, les amateurs traditionnels des festivités musicales n’ont pas été tout à fait au rendez-vous.
Toutefois, cela n’a pas impacté le bon déroulement du gala avec une très bonne prestation de certains artistes et groupes musicaux. Les acteurs et les bandes tels que Rutchelle Guillaume, Roudy Rood Boy, Kreyol La, Maestro, Team Madada, pour ne citer les meilleurs en termes de spectacle, ont réussi à se sortir du lot.
Réalisée le samedi 4 janvier 2019, au Centre Sportif Henfraza, à Delmas 33, cette 3e édition d’AYITI MIZIK FESTIVAL, dédiée à Joubert Charles, l’un des plus grands producteurs et promoteurs de la musique contemporaine haïtienne, péri, suite à ses blessures dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010, ne comblait pas les attentes de tous les viveurs. Au terme du spectacle vers les quatre heures et quart du matin qui, pourtant était démarré, aux environs de huit (8) heures du soir, des noctambules n’ont pas caché leur insatisfaction.
Même si un bon nombre de bambocheurs ne s’en sortaient pas satisfait, cela n’a pas dissout, pour autant, la dimension mémorable de l’événement. En plus de l’érection de l’iconographie de Joubert au-devant de la scène, un bref documentaire a été diffusé au beau milieu du spectacle, évoquant ses qualités, ses prouesses et ses apports dans le secteur musical haïtien.
Les instigateurs n’ont pas pu réunir la foule immense de fêtards qui prennent part traditionnellement aux festivités populaires. Mais, ils ont su faire une bonne gestion de la scène, pour une fois, qui n’était pas bondée de monde. Outre l’organisation remarquable de la scène, la fête s’était déroulée sans ambages, sans le moindre incident, avec un grand dispositif de sécurité.
Si les organisateurs ont fait une gestion scénique assez remarquable, les artistes et les groupes, en revanche, étaient contraints de livrer leur performance à la hâte. Ils étaient obligés de donner le maximum dans un intervalle de cinq à dix minutes. Cette situation d’empressement a empêché aux acteurs les moins préparés de fournir une prestation optimale.
La situation d’empressement des artistes, lors de leur performance, peut ne pas être lue seulement de manière négative. Elle témoigne, par ailleurs, du grand sens de professionnalisme de quelques-uns. En un laps de temps, la bande à Ti Jo Zény, Kreyol La, ont livré la marchandise. En un clin d’oeil, ils ont transcendé le public.
Dans le même ordre d’idées, la troupe à Rutchelle Guillaume, elle aussi, a maintenu le spectacle à son sommet. Elle a assouvi le public dans une performance hors-pair. En dehors de sa belle prestation en termes d’animation, Rutchelle Guillaume, suivie de Roudy Rood Boy, Maestro et Team Madada, vêtue d’une salopette collante et démontable à la manche, de couleur grise à rayures blanches et noires, a été la plus spectaculaire de la soirée.
Après les événements troublants que vient de vivre le public haïtien au courant de l’année 2019 passée, cette 3e édition d’AYITI MIZIK FESTIVAL, il faut le dire, s’était aussi inscrit dans une démarche de relance des activités festivales dans le pays. Pour relancer complètement le secteur culturel haïtien, particulièrement notre marché musical, les prochaines festivités caravesques annoncées pour le 23 au 25 février prochain, dans la 2e ville du pays, le Cap-Haitien, devraient être une réussite.
Mozard Lombard,
Éditorialiste de la Radio Télé Scoop,
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