UNIH / Conférence débat : La rédemption d’Haïti ne se fera pas sans les jeunes, lance Mirlande Manigat pour expliquer l’importance de la jeunesse pour le pays
Passant au crible la notion de progrès social dans le contexte haïtien, Mirlande Hyppolite Manigat déplore la situation de grande précarité des jeunes au sein de nos universités. Lors du trente-septième rendez-vous scientifique du Centre de Recherche et d’Intervention en Développement Durable de l’UNIH, vendredi dernier, l’ancienne présidente du parti RDNP a survolé les problèmes de la jeunesse estudiantine haïtienne qui, selon elle, fait face à une solitude psychologique.
Mirlande Hyppolite Manigat a posé le problème de la faible capacité d’accueil de nos facultés. L’offre universitaire, regrette la professeure, est réduite par rapport aux aspirants qui veulent étudier. La majorité des bacheliers haïtiens n’ont pas accès aux études supérieures. Les étudiants qui ont pu intégrer les centres universitaires du pays, frappés par la précarité de la vie, souffrent de la solitude psychologique. Ils n’ont pas quelqu’un à qui se fier.
Madame Manigat, lors de cette causerie avec les étudiants et étudiantes de l’UNIH, a fait remarquer la conséquence de la situation de misère du pays dans l’émigration de la jeunesse. Selon la spécialiste en science politique, la difficulté de la vie en Haïti pousse les jeunes vers la sortie. Le pays fait face à une déperdition juvénile. La société haïtienne ne se progresse pas. Sa condition ne s’est jamais améliorée. L’université doit encadrer les jeunes pour faciliter le développement social.
Mirlande Manigat croit que le progrès sectoriel handicap le progrès social en Haïti. L’ancienne élue au Sénat de la République pense que les spécialistes jouent un grand rôle dans le progrès social. « Pour qu’il y ait de progrès social, il faut avoir des spécialistes. Ce sont les spécialistes qui pensent le développement de tous les pays. En Haïti, il n’y a pas de progrès social. Mais, il y a de préférence des progrès sectoriels », a-t-elle signifié.
Le pays s’est lésé. Mirlande Hyppolite Manigat pense que la rédemption d’Haïti ne se fera pas seulement avec les jeunes. Elle croit que cette rédemption ne se réalisera pas non plus sans les jeunes. La jeunesse haïtienne, pour elle, représente la sève de la société.
Le recteur de l’UNIH, Saintony Fanfan, n’a pas un point de vue différent. De même que Madame Manigat, il déplore la situation de la jeunesse et de régression du pays. Pour expliquer le niveau de recul de la société, il a ainsi rappelé la fameuse phrase du professeur Yves Dorestal : « Haïti est le pays le plus développé en termes de sous-développement ».
Si Haïti avait raté une grande opportunité avec Mirlande Manigat, lors de l’élection présidentielle de 2011, comme ce fut le cas préalablement avec son mari, Lesly François Manigat, en 2006, et Anténor Firmin au début du 20e siècle, le président du conseil de direction de l’Université Innovatrice d’Haïti dit ne pas vouloir manquer une aubaine de piocher dans l’érudition de la constitutionnaliste.
Mozard Lombard,
Éditorialiste de la Radio Télé Scoop,
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