Libre édito / Viol et insécurité : Les femmes, les nouvelles cibles des bandits
La conférence politique déroulée du 29 au 31 janvier 2020 à la nonciature apostolique continue de défrayer la conversation. À l’issu des pourparlers entre les acteurs haïtiens assistés par la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Madame Helen La Lime, la presse haïtienne a conclu un échec.
Le pays est en crise depuis plus d’un an. Cette causerie a été réalisée en vue d’éclaircir le malaise politique. Au terme de cette conférence aucun accord n’a été trouvé, tandis que son annonce a été jugée noble. Elle dénotait notre volonté de sortir le pays de l’apathie.
Les désaccords exprimés lors de cette réunion à la nonciature prouvent une fois de plus que nous n’avons pas une culture de compromis. Haïti, dans le fond, n’a pas été au coeur des préoccupations. Les différents représentants des différentes organisations, qui pour la plupart sont sur la scène depuis la dictature des Duvalier, ne privilégiaient pas les intérêts de la nation.
Les protagonistes qui s’attablaient à la nonciature ont desservi le pays sous le pouvoir du président Jean Bertrand Aristide, René Préval, Michel Martelly, Jocelerme Privert et Jovenel Moise. Ils ont été au bord du navire qu’il n’a pas pu empêcher de faire naufrage depuis toujours.
La classe politique haïtienne est vétuste. L’échiquier a besoin de se renouveler. Il faut l’émergence d’un autre groupe d’hommes et de femmes à la fois bien formé, compétent, patriote, consciencieux, qui ont le sens du bien commun, pour sortir le pays de cette crise chronique qui a déjà trop duré.
Le pays s’étiole. Les politiciens haïtiens ne s’en soucient pas. Ils s’en fichent. Ils ne s’engagent que pour préserver leurs intérêts mesquins. Des députés de la 50e législature réclament, cette semaine, les sédiments de la bouteille du budget de la Chambre Basse malgré l’épuisement de leur mandat depuis le 13 janvier dernier.
Ces députés demandent les alluvions du budget, alors que la situation sociale du pays se dégrade de plus en plus. L’insécurité est à son apogée en Haïti. Le phénomène du kidnapping resurgit dans le milieu haïtien. Nous sommes à l’ère du banditisme. Cette semaine des bandits armés ont fermé la mairie de la commune de Croix-des-Bouquets sous le regard impuissant des autorités.
Les chenapans font ce que bon leur semble. Des dévoyés ont attaqué dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 février passé un camion de transport en commun en provenance de la commune de Pignon dans le département du Nord. Les sacripants ont violé pendant environs trois heures presque toutes les femmes qui étaient à bord du véhicule. Ils ont fait participer au viol les garçons que transportait le fourgon.
Lors de cet acte de délinquance, seulement deux femmes n’ont pas été profanées : une vieille dame et une autre passagère de nationalité américaine. L’insécurité qui règne dans le pays est tentaculaire. Elle se manifeste sur toutes ses formes et dans toutes les directions. En plus de la prolifération des quartiers de non droits en Haïti, la recrudescence du phénomène de l’enlèvement, les routes nationales ne sont pas sûres.
Mozard Lombard,
Éditorialiste de la Radio Télé Scoop,
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