Scoop édito : Le coronavirus n’est pas une légende, c’est une réalité
La pandémie du Covid-19 n’est pas une fiction, contrairement à ce que nous laissent comprendre des témoignages. Le coronavirus est une réalité. En dépit des ravages effectués à l’échelle planétaire, l’ignorance et l’incrédulité empêchent à certains de nos concitoyens de se rendre à l’évidence.
La pandémie du Covid-19, ce n’est pas un récit légendaire, c’est une maladie réelle qui bouleverse le monde. C’est une crise sanitaire mondiale. Au mercredi 25 mars 2020, plus de 425 000 contaminés et 18 900 décès ont été enregistrés dans plus de 180 pays.
Le coronavirus ne nous est pas encore cruellement impacté. Mais toutes les conditions sont réunies pour qu’une hécatombe soit produite en Haïti, un pays privé de quasiment tout. Nous n’avons presque pas d’équipements de protection pour notre personnel médical et de soin pour nos patients. Nous n’avons pas d’infrastructures sanitaires.
Diagnostiquée sur le sol haïtien, jeudi dernier, la maladie va connaitre un pic dans les prochains jours. Au mercredi 25 mars, huit (8) cas avérés ont été découverts sur le territoire national. Cinq (5) dans le département de l’Ouest, deux (2) dans le Sud Est et un (1) dans l’Artibonite. En terre voisine, la République Dominicaine, 392 cas sont testés positifs au Covid-19, parmi lesquels 10 sont décédés.
Le coronavirus, ce n’est pas une rumeur, pas non plus un complot ourdi par les responsables de l’État pour effrayer la population, contrairement aux déclarations de nos incrédules.
La pathologie n’est pas encore catastrophique en Haïti. Moins, elle n’est dramatique, plus elle peut être contenue. Présentement, nous sommes dans la phase d’illusion. Nous attendons que la désillusion commence pour croire en la véracité de la maladie. Nous attendons que le bilan soit complètement alourdi pour respecter les consignes des autorités sanitaires et appliquer les mesures barrière. En lésinant sur les gestes barrière, nous risquons de payer un lourd tribut.
Le virus est excessivement dangereux. Car, les porteurs couvent la maladie pour une période allant jusqu’à 14 jours. C’est la période d’incubation pendant laquelle la pathologie est transmissible sans se rendre compte à grande échelle.
Toutefois, le fait de contracter la maladie ne signifie pas que l’on va automatiquement rendre l’âme. Le fait de nous laisser gagner par la peur peut, en revanche, nous faire aborder la problématique de la pire des manières. Certains porteurs du virus ont été guéris sans même se rendre à l’hôpital.
Une étude à grande envergure réalisée en Chine sur le profil des cas d’infection révèle que 2% des personnes contaminées sont des enfants ou adolescents. Le Dr Pierre Parneix, médecin de santé publique expert sur le Covid-19 explique que la plupart d’entre eux sont peu symptomatiques, voireporteurs du virus sans même le savoir. Aucun n’a présenté de formes graves et aucun n’est décédé à date en France.
La même étude permet de confirmer que la mortalité est fortement augmentée avec l’âge du patient et la présence d’une pathologie sous-jacente. Le taux de mortalité chez les moins de 40 ans est de 0,2%. Chez les quarantenaires, il est de 0,4% ; les quinquagénaires de 1,3%. Il passe à 3,6% chez les sexagénaires ; puis à 8% chez les septuagénaires. Enfin, les plus de 80 ans ont 15% de risque de décéder du coronavirus.
Au total, plus de 80% des personnes décédées du Covid-19 avaient plus de 60 ans, et environ 30% des malades se situaient entre 60 et 80 ans. Parmi les enfants, la seule victime recensée dans le monde est dans la tranche des 10-19 ans. L’étude montre par ailleurs que les hommes meurent plus souvent du virus que les femmes, avec 63,8% des personnes décédées de sexe masculin.
L’heure n’est pas à l’affolement. Pour combattre la propagation de la maladie, il nous faut de la sérénité. Il faut aussi faire preuve de sens de responsabilité. Suivant les données de l’étude citée ci-dessus, il semble que le coronavirus soit une maladie ciblant. Les personnes âgées, les gens contractant une maladie chronique, les alcooliques, les tabagiques sont les plus exposés.
Mozard Lombard,
Éditorialiste de la Radio Télé Scoop,
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