L’épidémie mondiale de coronavirus n’est pas apocalyptique, l’histoire documentée des pandémies remonte à 430 avant Jésus Christ
Le Covid-19 n’évoque pas la fin du monde. Comme épidémie s’étendant à l’échelle planétaire, le coronavirus n’est pas une première dans l’histoire de l’humanité. L’histoire documentée des pandémies remonte à 430 avant Jésus Christ, selon les recherches menées par la collection Futura Sciences.
Les épidémies n’ont pas attendu la mondialisation ni la crise du coronavirus pour s’étendre à l’ensemble du globe. Dès l’Antiquité, les maladies ont décimé des populations entières en l’espace de quelques mois voire quelques jours, déclenchant la terreur des habitants face à un mal inconnu.
La peste d’Athènes (-430 à -426 avant J.C)
Première pandémie documentée de l’histoire, la peste d’Athènes est en réalité probablement due à une fièvre typhoïde. Décrite par l’historien Thucydide, lui-même touché par la maladie, la maladie se manifeste par des fièvres intenses, des diarrhées, des rougeurs et des convulsions. Venue d’Éthiopie, elle frappe ensuite l’Égypte et la Libye, puis arrive à Athènes au moment de siège de ville de Sparte, lors de la guerre du Péloponnèse. On estime qu’un tiers de la ville, soit 200.000 habitants, vont périr lors de cette épidémie qui marquera le début du déclin d’Athènes.
La peste Antonine (165-166)
Là encore, cette pandémie n’est pas due à la peste mais à la variole. Elle tient son nom de la dynastie des Antonins, dont est issu l’empereur Marc-Aurèle, qui régnait alors sur l’empire romain. La pandémie débute à la fin de l’année 165 en Mésopotamie, durant la guerre contre les Parthes et atteint Rome en moins d’un an. Selon les estimations, elle aurait causé 10 millions de morts entre 166 et 189, affaiblissant considérablement la population romaine. La variole, causée par un virus et caractérisée par des croutes rougeâtres, des diarrhées et vomissements, a été déclarée éradiquée en 1980.
La peste noire (1347-1352)
Après avoir sévi en Chine, la pandémie de peste noire arrive en 1346 en Asie centrale, parmi les troupes mongoles assiégeant le port de Caffa, sur la mer Noire, tenu par des marchands génois. La maladie, se manifestant par d’horrible bubons, se propage ensuite à l’Afrique du Nord puis à l’Italie et à la France, où elle arrive par le port de Marseille via des navires génois. On estime que cette épidémie, aussi surnommée «la grande peste», a fait entre 25 et 40 millions de morts en Europe, soit entre un tiers et la moitié de sa population de l’époque.
La grippe espagnole (1918-1919)
Causée par un virus de type A H1N1 particulièrement virulent, la grippe espagnole est en réalité d’origine asiatique. Elle arrive ensuite aux États-Unis, puis traverse l’Atlantique par les soldats venus aider la France. Si elle est qualifiée de grippe espagnole, c’est parce que le pays, non soumis à la censure et à la guerre, fait état des premières nouvelles alarmantes. Lorsqu’elle s’éteint, en avril 1919, le bilan est effroyable. La grippe espagnole a tué 20 à 30 millions de personnes en Europe et jusqu’à 50 millions à l’échelle mondiale, n’épargnant pratiquement aucune région du globe. On estime qu’un tiers de la pollution mondiale a été infecté.
Le cholera (1926-1832)
Endémique depuis plusieurs siècles dans le delta du Gange en Inde, le choléra gagne la Russie en 1930, puis la Pologne et Berlin. Il débarque en France en mars 1832 via le port de Calais, puis arrive à Paris. Se manifestant par des diarrhées brutales et des vomissements, le choléra (dont on ne connait alors pas la cause, la bactérie Vibrio choleræ) entraîne une déshydratation rapide, aboutissant parfois à la mort en quelques heures. L’épidémie causera près de 100.000 morts en moins de six mois en France, dont 20.000 à Paris. Elle va ensuite gagner le Québec via les immigrants irlandais, où elle fera également des ravages.
La grippe asiatique (1956-1957)
Liée au virus influenza H2N2, la grippe de 1956 est la deuxième pandémie grippale la plus mortelle après celle de 1918. Elle causera deux à trois millions de morts dans le monde, dont 100.000 dans l’Hexagone, soit 20 fois plus qu’une grippe saisonnière classique. Partie de Chine (d’où son nom), le virus gagne Hong Kong, Singapour et Bornéo, puis l’Australie et l’Amérique du Nord avant de frapper l’Europe et l’Afrique. Il va muter quelques années plus tard en H3N2 pour provoquer une nouvelle pandémie en 1968-1969, surnommée «grippe de Hong-Kong». Cette dernière marquera les débuts des premiers vaccins antiviraux efficaces.
Le sida (1981-aujourd’hui)
Originaire de Kinshasa (République démocratique du Congo), le virus du sida apparaît au grand jour en 1981, lorsque l’agence épidémiologique d’Atlanta, aux États-Unis, alerte sur des cas inhabituels de pneumocystose (une pneumonie rare présente chez les patients immuno-déprimés). Le VIH n’est identifié que deux ans plus tard, en 1983, par une équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur dirigée par Luc Montagnier Au plus fort de l’épidémie, dans les années 2000, deux millions de personnes succombent chaque année du virus. 36,9 millions de patients vivent aujourd’hui avec le VIH, mais les traitements antirétroviraux ont permis de réduire considérablement la mortalité.
Mozard Lombard,
Éditorialiste de la radio Télé Scoop,
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