Haïti-Insécurité : En quarantaine avant même l’entrée du Covid-19 dans le pays, le boulevard Harry Truman continue de défier l’État haïtien
Pour limiter les déplacements des bandits lourdement armés du village de Dieu, la PNH a bloqué avec des parpaings séparateurs le boulevard Harry Truman. Les conducteurs empruntant la route de Carrefour ont bifurqué ces derniers temps. La voie de communication passant par le virage du théâtre national est délaissée au profit de celle qui longe la 1e, 2e, 3e, 4e et 5e avenue.
Dans les premiers jours du barrage du boulevard, un goulot d’étranglement, paralysant complètement la circulation, a été observé. Avec la présence du Covid-19 sur le territoire national qui a reflué l’affluence des véhicules qui empruntent régulièrement la route, le passage est désengorgé.
Ces dernières semaines, le tronçon de route allant de Fontamara à Portail de Léogane passant par la 1e et 2e avenue n’est plus embouteillé. Mais, les chauffeurs doivent s’enquérir sur la situation qui règne dans les environs avant d’en foncer la tête. Sinon, ils risquent de tomber sur une guérilla.
Depuis quelques jours, les guérilleros de Grand Ravine et de Village de Dieu s’affrontent. Les affrontements ont occasionné la mort de plusieurs brigands au sein des villageois et ont permis à la police d’en capturer quelques-uns.
Autour de ces heurts entre ces gangs rivaux, le pouvoir est soupçonné de supporter stratégiquement le groupe de Grand Ravine contre les gangsters du Village afin de libérer la chaussée du boulevard Harry Truman en quarantaine avant la déclaration des premiers cas liés au coronavirus en Haïti.
Préoccupé par la situation qui prévaut au bas de la ville de Port-au-Prince, Pierre Espérance fustige la stratégie du premier Ministre Joseph Jouthe qui invite les bandits au dialogue.
« Le PM ne se montre pas qu’il a une dimension d’homme d’État. Je lui dirais qu’il ne peut rien faire avec les malfrats. Il doit les contraindre à remettre les armes. Il doit les empêcher de se procurer de minutions », a fait savoir le défenseur des droits humains.
Pour empêcher aux bandits de se pourvoir de minutions, Monsieur Espérance exige à l’État haïtien de reprendre le contrôle des ports, des aéroports, des frontières et de la douane les points par lesquels elles passent.
Mozard Lombard,
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