La jeunesse hétérogène et inconstante haïtienne ne peut changer Haïti, selon le Dr en sociologie du développement Maxime Fortyl
Dans une tribune rendue publique le 20 mai dernier, le jeune docteur haïtien en sociologie, Maxime Fortyl, s’est interrogé sur la jeunesse haïtienne, comme l’espoir du développement d’Haïti. Le sociologue s’est questionné sur cette grande couche de notre société, qui devait être une catégorie sociale importante pour le développement du pays, en faisant allusion à la crise systémique qui a défrayé la chronique, avant la pandémie de coronavirus, provenant des mauvaises pratiques des plus âgés.
Le chercheur en Sciences Humaines et Sociales a évoqué, dans cette tribune de cinq pages, la faiblesse de la jeunesse haïtienne. Il ne s’est pas contenté, à travers son travail, de n’exposer que l’asthénie des jeunes haïtiens dans la perspective de développement d’Haïti. Il a aussi présenté les motifs qui expliquent leur incapacité à hisser le pays vers le haut. L’expert en politique et affaires publiques a partagé son texte pour souligner le caractère irresponsable et opportuniste de l’État et des politiques, dit-il, face à cette grande catégorie de la population haïtienne.
À en croire Maxime Fortyl, la jeunesse haïtienne va répéter les actions de ses ainés, nos politiciens traditionnels. Elle ne va pas reproduire les pratiques de leurs prédécesseurs parce qu’elle est née corruptrice ; mais, parce qu’elle n’est pas préparée pour le changement du pays. Ainsi, le sociologue a diffusé son écrit pour attirer notre attention sur le manque de préparation de nos jeunes à offrir à Haïti un avenir meilleur.
Le spécialiste en sciences du développement ne croit pas qu’il existe en Haïti une jeunesse haïtienne homogène constituant, note-t-il, un groupe social et qui est capable de mener jusqu’au bout un réel mouvement sociopolitique visant à tirer Haïti de son sous-développement.
La jeunesse haïtienne, explique Maxime Fortyl, est constituée d’individus qui n’agissent pas et réagissent pas pour les mêmes causes. Ils ne sont pas nombreux ceux d’entre eux ces individus qui partagent réellement les mêmes intérêts et peuvent aller ensemble jusqu’à la dernière goûte de leur sueur pour les défendre au nom de leur pays. Les échecs de plusieurs mouvements qu’ils avaient entamés peuvent être pris comme exemples.
La raison de ce manque d’intérêts communs et de persévérance, ajoute le sociologue, est liée au fait que, contrairement aux jeunes Français par exemple, ces éléments hétérogènes de cette jeunesse haïtienne, écrit-il, n’ont pas une éducation fondée sur la défense des valeurs et des choses de leur République ; sur la défense de nos biens communs. Une éducation qui aurait pu les orienter autour des intérêts de la nation. Ce sont pourtant, nous dit-il, des jeunes qui aiment bien leur pays. Mais il n’y a personne pour entretenir leur amour pour le pays.
« Nous le savons bien. Les écoles haïtiennes et d’autres entités de socialisation du pays n’ont malheureusement jamais reçu des ordres et des dispositifs sérieux pour arroser cet amour, pour former des jeunes patriotes honnêtes et soucieux du développement de leur pays », a fait savoir le maitre en gouvernance et financement du développement, avant d’enchainer que ce qui demeure important est de savoir que la jeunesse haïtienne est loin d’être un faisceau qui partage décidément la même destination.
Pour Docteur Maxime Fortyl, tant qu’il n’existe pas de vrais jeunes patriotes haïtiens qui se différencient des éléments types du système actuel et qui comprennent qu’ils doivent défendre leur pays en plaçant l’intérêt de la nation avant leurs intérêts individuels, le système en place ne changera jamais ; nos traditionnels élus seront encore réélus pour continuer à perfectionner la machine de la corruption et Haïti ne verra donc jamais son développement.
Mozard Lombard,
Éditorialiste de la Radio Télé Scoop,
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