Haiti débat / Démission en bloc des membres du CEP : Clarens Renois croit qu’il y a anguille sous roche
Comme beaucoup d’autres citoyens, la démission d’un seul coup des huit (8) membres restant du Conseil Électoral Provisoire interpelle Clarens Renois. Participant à l’émission Haiti débat du lundi 27 juillet 2020, le président du parti UNIR déplore la situation chaotique du pays avec l’émergence du G9 qui consacre l’effondrement total de l’État haïtien. Pour redresser la barque de la nation, il continue d’appeler tous les protagonistes au compromis.
Depuis le lundi 9 janvier 2020, le parlement haïtien est dysfonctionnel. Depuis quelques jours, nos municipalités sont dirigées par des agents exécutifs intérimaires. Le pays est quasiment sorti de l’ordre constitutionnel, faute d’organisation des élections à temps pour renouveler le personnel politique par le pouvoir en place et les conseillers insignifiants du CEP qui n’avaient jamais refusé de percevoir régulièrement des honoraires non mérités.
Étonnement, peu après le départ de Jean Simon Hubert, le représentant du secteur des droits humains dans le conseil, les huit autres membres restant ont eux aussi jeté l’éponge, ce qui entraine la dissolution de ce CEP. Ils ont rendu le tablier à un moment où le président de la République, Jovenel Moise, cherche à orienter l’opinion publique vers les élections.
La démission des conseillers arrivent de manière impromptue. Elle étonne et interpelle les acteurs. Apostrophé par le renoncement des membres du CEP, Clarens Renois croit qu’il y a anguille sous roche. « Les haïtiens n’ont pas de culture de démission. Derrière ces démissions, il y a quelque chose de caché. Ces désistements peuvent être commandés », a-t-il fait savoir.
Se questionnant sur les abdications des conseillers, l’ancien candidat à la présidence continue d’appeler les acteurs au compromis pour sortir le pays de l’impasse. Il croit que le climat qui règne en Haiti est chaotique.
« Avec l’émergence du G9, on est dans le chaos. Nous ne pouvons pas continuer à laisser des groupes armés décidés à notre place, nous imposés les maires de leur choix. En acceptant la domination des bandits, nous disons à l’international que nous ne pouvons pas nous diriger », a signifié le journaliste chevronné.
Clarens Renois pense que les élites haïtiennes ont échoué. Elles participent, dit-il, dans la déchéance de la nation. Elles ont laissé détruire le pays juste pour préserver leurs intérêts personnels. Leur voix est anodine. Nous avons un problème humain dans le pays. Contrairement à ce que l’on chante, notre véritable problème, ce n’est pas la constitution. Toutefois, on peut toujours l’améliorer, la bonifier. Les gens qui pensent qu’une fois nous effectuons la réforme constitutionnelle le pays va changer, se trompe grandement.
Mozard Lombard,
Éditorialiste de la Radio Télé Scoop,
Tél : (509) 3147-1145,
Email : lmozardo10@gmail.com