Haïti : Michel Forst recommande une enquête impartiale sur les incidents survenus à la prison des cayes
Les conditions de détention dans deux des principales prisons d’Haïti sont devenues de plus en plus « cruelles, inhumaines et dégradantes », a indiqué un rapport d’expert produit mercredi dernier devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève en suisse.
L’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Haïti, Michel Forst, visité du 21 avril au 1er mai 2010 plusieurs centres d’incarcérations du pays, dont le Pénitencier national à Port-au-Prince et la prison civile des Cayes.
« La situation dans ces prisons, déjà difficile avant le séisme du 12 janvier qui a détruit la capitale et ses environs, est devenue épouvantable. »
« Les deux établissements pré- cités sont surpeuplés et les détenus et prévenus vivent dans des conditions cruelles, inhumaines et dégradantes, au sens de la Convention contre la torture », dénonce le rapport de Michel Forst.
« En raison des risques d’éboulements de certaines parties du Pénitencier national, les détenus et prévenus ont été regroupés dans un seul bâtiment où les conditions de détention sont encore plus sévères qu’avant le tremblement de terre », lit-on dans le document.
L’expert indépendant de la situation des droits de l’homme se déclare par ailleurs satisfait que des travaux soient planifiés afin de désencombrer le bâtiment.
Dans son rapport, l’expert a également fait états du meurtre par balles d’environs une dizaine de détenus dans la prison des cayes, survenu une semaine après le séisme.
Ces détenus avaient tenté de s’évader; ils auraient été tués par la police et les cadavres enterrés dans une fosse commune, selon les codétenus et des parents de victimes, précise le rapport.
M. Forst plaide pour la mise en place d’une enquête « sérieuse et impartiale », sur la répression qui a suivi cette insurrection.