Haïti débat / Proposition de sortie de crise : Gabriel Fortuné joue à l’équilibre avec une offre équilibriste pour le dénouement de la crise
Jean Gabriel Fortuné croit, lui aussi, que la question de transition, qui fait la une des actualités depuis un certain temps dans les médias haïtiens, est un passage obligé. Dans une proposition de sortie de crise inspirée des revendications de l’opposition politique et du pouvoir, l’ancien maire des Cayes s’exprime pour la réforme de la constitution haïtienne. Il dit faire son offre pour relancer les débats indispensables au dénouement de la crise.
Gabriel Fortuné n’est pas un acrobate, mais il fait des tours d’adresse. Il fait le jeu de l’équilibre. En effet, il a rendu public un document de nature équilibriste de sortie de crise tenant compte des doléances de toute la classe politique haïtienne.
Participant à l’émission Haïti débat de ce mercredi 2 septembre 2020, l’ex sénateur du département du Sud dit avoir consacré un long temps pour écouter les acteurs. Il a élaboré sa proposition à partir des réclamations des forces en présence sur la scène politique.
Dans son discours de sortie de crise, Gabriel Fortuné, se dit favorable à la transition et la question de la réforme de la constitution. Cette transition, nous explique-il, doit être réalisée en deux temps : un temps constitutionnel consacré aux travaux de l’amendement de la constitution et un temps électoral pour plancher sur l’organisation des élections. L’homme d’affaires croit que celle-ci est indispensable à la résolution de la crise. « Le pays ne pourra pas sortir de l’ornière sans la transition », a-t-il fait savoir.
Monsieur Fortuné souhaite que l’opposition soit sortie autant gagnante que le pouvoir. Dans son projet, qui sera matérialisé dans une période de deux ans, Jovenel Moise assurera la première année de transition, de 20 novembre 2020 au 7 février 2022. L’actuel chef de l’État sera remplacé par le premier Ministre de la transition proposé par l’opposition avec pour mission de réaliser les élections.
Ainsi, le politicien/entrepreneur exige la création d’un conseil national de transition. Il exige, par ailleurs, une commission de vérité sur les crimes économiques et financiers, dit-il, commis dans le pays de 1986 à nos jours.
Nous devons, exprime Jean Gabriel Fortuné, changer l’État. Pour ce faire, il nous faut une nouvelle constitution. Celle-ci est inévitable. Nous devons faire des réformes. Le pays a besoin des réformes en profondeur. Nous devons définir un pacte politique allant de 2020 à 2040. Nous devons refaire l’institution policière, la cour des comptes, réformer nos partis. Nous devons faire des ajustements.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez la Radio Télé Scoop,
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