Scoop édito : Le commissaire du gouvernement tâtonne dans le dossier de l’assassinat de Me Dorval, s’est mis en difficulté
La décision du commissaire du gouvernement, Ducarmel Gabriel, d’écrouer au pénitencier national les cinq policiers, Doddley Pierre, Mackenson Cléus, Mackenson Pierre, Angou M. Orcel et Sénèque Jean Louis, chargés de la surveillance du lieu de l’exécution de Me Monferrier Dorval, provoque des scènes de violence dans la capitale haïtienne. Depuis le weekend écoulé, une situation de tension règne dans la première ville du pays et ses environs.
Les policiers de l’Unité de l’UDMO n’ont pas caché leur mécontentement contre la décision du parquet de Port-au-Prince de mettre cinq des leurs, accusés de vols de nuit après les actes de vandalisme perpétrés dans la maison du feu bâtonnier Dorval, sous les verrous. En effet, ils se sont exprimés dans une série de manifestations, avec l’accompagnement de la population, jusqu’à ce lundi 14 septembre 2020, non sans violence. Ils ont bouleversé plusieurs endroits de l’aire Métropolitaine. Au moins six voitures ont été brulées samedi à Nazon.
La protestation des policiers en colère ne profite pas à la situation du pays qui fait face au phénomène de l’insécurité et de gangstérisassions. Quand des policiers démobilisés qui devaient assurer la sécurité de la population se protestent dans une atmosphère d’insécurité généralisée il y a lieu de s’inquiéter.
La révolte policière aggrave le climat de terreur qui prévaut en Haïti. La panique prend de l’extension. Du bas de Delmas, la tension montre. Depuis quelques jours, le circuit reliant Poste Marchand à Carrefour de l’Aéroport est complètement paralysé. Ce circuit n’est pas fréquentable en voiture. Les chauffeurs court-circuitent pour faire le trajet.
La libération des cinq policiers, samedi, n’a pas permis aux esprits révoltés de mettre de l’eau dans leur vin. L’aire métropolitaine de Port-au-Prince était levée ce lundi en mode mobilisation. Les problèmes sociaux créent des frustrations. Les frustrations s’accumulent au point que la moindre erreur des autorités peut conduire le pays dans le chaos.
Les responsables doivent faire preuve d’anticipation. Ils doivent prendre les décisions avec des pincettes pour éviter d’entraver le quotidien de la population. Avant de se précipiter à faire claustrer les policiers, le Commissaire du gouvernement, qui a informé la Radio Télé Scoop des dangers qu’il encourait au cours du weekend, devait s’assurer de la véritable culpabilité des accusés.
Nous devons protéger nos flics sous-équipés qui affrontent des bandits lourdement armés, accomplissent une tâche difficile dans une situation de grande précarité. N’était-ce pas ce mouvement de protestation, ils auraient pu être passés pour des coupables dans le dossier de l’assassinat du bâtonnier Monferrier Dorval.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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