Haïti débat : À l’approche de la date butoir du 7 février, la mobilisation de l’opposition a du mal à reprendre du poil de la bête
Pendant que le 46e président élu des États-Unis, Joseph Robinette Biden Jr, déclare que la politique n’a pas besoin d’être un incendie qui détruit tout sur son passage, dans son discours d’investiture, marqué par la volonté d’unir son peuple, prononcé sous l’ombre du dôme du capitole, à Washington, l’opposition politique haïtienne appelle la nouvelle administration américaine à surseoir au support que son pays fournit au pouvoir de Jovenel Moise en Haïti.
Parallèlement à la cérémonie d’investiture du nouveau locataire de la Maison blanche, Joe Biden, plusieurs centaines de militants haïtiens, s’opposant au régime au pouvoir, se sont rendus au-devant de l’ambassade américaine, à Tabarre, ce mercredi 20 janvier en cours, pour demander à la nouvelle administration américaine de s’engager pour le respect de l’article 134.2 de la constitution haïtienne qui, de leur point de vue, fixe la fin du mandat de Jovenel Moise au 7 février 2021.
La mobilisation ne peut se remplumer. Divisée en miette morceau, l’opposition politique haïtienne est devenue incapable de mobiliser le peuple. A l’approche de la date butoir, les mobilisations dégraissent. Sur la base de ce constat, la faiblesse de l’opposition était au cœur de la discussion à l’émission Haïti débat ce mercredi.
Présimon Jean croit que les acteurs de l’opposition sont perplexes. « Ils ne sont pas convaincus que le mandat de Jovenel Moise prendra fin effectivement le 7 février qui arrive sous peu. Ce sont les rapports de forces qui vont déterminer le départ du président de la République. Si ses frondeurs ne peuvent pas mobiliser la population, le chef de l’État ne pourra pas partir », explique-t-il.
De son côté, le PDG de la Radio Télé Scoop, Garry Pierre Paul Charles, pense que le désengagement de Fanmi Lavalas dérange beaucoup les mouvements de l’opposition. Aristide, dit-il, ne va pas s’engager dans une bataille pour offrir le pouvoir à un autre. Je demande aux acteurs qui sont sur le pavé d’aller le voir s’ils veulent vraiment atteindre leur objectif.
« Après la date fatidique du 7 février, si Jovenel Moise ne partira pas, ses adversaires doivent constater leur échec. Le lendemain, ils doivent faire le bilan de leur défaite », a signifié le journaliste politique de surcroit.
Pour sa part, Val Ené croit que l’opposition s’est fait découvrir. Il y a plein de gens, indique-t-il, qui ont découvert le vrai visage de ses leaders. Nous sommes dans un contexte électoral. Les chefs de file cherchent de la visibilité pour attirer un électorat. Ils ont un discours constant et lassant qui joue en sa défaveur. D’autant plus que la population a un mauvais souvenir de l’expérience de Pays Lock.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez La Radio Télé Scoop,
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