Scoop édito : Que se passera-t-il en Haïti à partir du 7 février 2021 prochain ?
Le pays vit une situation archi difficile. Le climat qui règne en Haïti ne laisse pas augurer de bon signe. Le spectre de la terreur plane sur la population subissant une crise sans nom. Au lieu de s’évertuer à trouver un terrain d’entente pour éviter une hécatombe, les acteurs avancent dans l’intransigeance. Les prochains jours s’annonce encore plus difficile.
Nous sommes à deux doigts d’une situation de chaos généralisé. Nous sommes tout près d’une situation de grande violence. Nous sommes à une semelle d’une guerre civile. L’ambiance apocalyptique qui se dessine exige un dépassement de soi de la part des protagonistes. Le chemin du compromis et de la concession est à emprunter. Sinon, nous serions humiliés.
Nous risquons le cas de figure non désiré. Nous risquons une occupation sous la direction de la République Dominicaine. Si nous n’arriverions pas à nous transcender pour trouver un accord politique pour sortir le pays de son piteux état, nous serions humiliés par une occupation dominicaine. Depuis décembre 2019, cette possibilité est à l’étude aux conseils de l’ONU.
Ces dernières semaines, Haïti subit une crise sécuritaire dans ses dimensions les plus sévères. La population subit une insécurité atroce à la fois alimentaire et armée avec une flambée de cas d’enlèvements. Le kidnapping est à son comble. Il ne peut pas être remis à plus tard. C’est une urgence.
Au lieu de rassurer la population effrayée, le président de la République s’est contenté de survoler, ce lundi, lors de son Visio conférence, le véritable problème du moment, le kidnapping, s’éternisant sur son éternel projet de campagne, la question de l’électricité, alors que certaines régions du pays ont rechuté dans le black-out.
Malgré les douleurs, le kidnapping importe peu en Haïti. Ce qui importe chez nous ces derniers temps, c’est la lutte fratricide pour le pouvoir. À moins de 15 jours de la date fatidique du 7 février, la tension et la pression monte. Le pays est en mode suspens. Les acteurs s’enfichent des nouvelles cibles des kidnappeurs qui sont nos écoliers et nos responsables d’écoles.
L’opposition politique haïtienne se mobilise pour le départ de Jovenel Moise du pouvoir le 7 février 2021, date constitutionnelle, explique-t-elle, de la fin de son mandat. Depuis quelques jours, elle relance la machine de la mobilisation. Pour remplacer Monsieur Moise, elle va piocher parmi les juges de la Cour de Cassation. Un accord serait déjà trouvé autour d’un d’entre eux. Cette personnalité serait connue dans les prochains jours, avons-nous appris.
Le président, de son côté, se cramponne à la durée de cinq ans de son mandat. Ce lundi, il annonce avoir passé des instructions formelles à la Police Nationale pour sécuriser les biens et les vies en Haïti pour la journée du dimanche 7 février qui arrive sous peu.
Un affrontement se profile à l’horizon entre le pouvoir et l’opposition. Que va-t-il se passer dans le pays à partir de cette date du 7 février tant attendue ?
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez radio Télé Scoop,
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