Haïti débat : Il n’y aura ni référendum ni élections cette année, Jovenel Moise partira et laissera le pays dans la pagaille, déclare Jean Hector Anacacis
Jean Hector Anacacis se démarque du projet référendaire du chef de l’État haïtien. Pour réaliser un référendum, il faut trouver un consensus parmi les acteurs. Lequel n’a pas été trouvé. Il n’y aura ni référendum ni élections cette année en Haïti. Jovenel Moise partira le 7 février 2022 ou avant et laissera le pays dans la confusion, déclare l’ancien sénateur du département de l’Ouest.
Le coordonnateur du parti Ligue Alternative pour le Progrès et l’Émancipation Haïtienne, Jean Hector Anacacis, s’éloigne du référendum individuel de Jovenel Moise. Participant à l’émission Haïti débat de ce lundi 19 avril en cours, l’ex candidat à la présidence fait un plaidoyer pour un dialogue national, un konbit dans le parler haïtien, pour éviter au pays cette situation de chaos généralisé.
« Je me suis entretenu avec le président. Je lui ai clairement exprimé mon désaccord par rapport à sa politique de négociation en isolement avec des acteurs. Je suis favorable à un dialogue national », se positionne le chef du parti LAPEH.
Jean Hector Anacacis appelle Jovenel Moise à la raison. La voix du peuple, dit-il, c’est la voix de Dieu. Tout le monde rejette son référendum. Le président le porte seul par orgueil. LAPEH prend ses distances avec ce projet mal fagoté. Un référendum est un projet consensuel. Le président ne trouve pas le consensus nécessaire pour pouvoir le réaliser, a renchéri l’ancien parlementaire.
Anacacis croit dur comme fer qu’il n’y aura ni référendum ni élections cette année en Haïti. « Même avec le concours de l’International, il n’y en aura ni l’un ni l’autre », insiste-t-il.
« J’exige un grand dialogue, un konbit pour sortir le pays du marasme. Je ne suis pas à la recherche de boulot », lance l’ancien directeur commercial des presses nationales et du journal officiel Le Moniteur.
Abondant presque dans le même sens, Jean Gabriel fortuné croit que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue du référendum prévu pour le 27 juin prochain.
Il y a, certes, indique l’ex maire des Cayes, une nécessité qui s’exprime pour une réforme constitutionnelle en Haïti. Mais, cela doit se faire dans le cadre d’un projet de société. Il ne peut être le projet d’un groupuscule. Jusqu’à présent, malheureusement, aucun accord n’a été trouvé. Ainsi, la constitution de 1987 ne peut être changée. Nous ne sommes pas encore prêts. Nous ne pouvons pas entrer dans cette aventure. Ce serait suicidaire pour la nation.
« Si le président persiste avec ce projet référendaire, les élections générales seront hypothéquées », prévient l’ancien sénateur du Sud.
« Président ! Si vous continuez à suivre ce chemin, vous ne pourrez pas réaliser les élections qui sont obligatoires pour votre pouvoir. L’échéance du 27 juin emmènera le pays dans le chaos. Evitez le chaos », le lui recommande-t-il.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
Tél : (509) 3147-1145,
Email : lmozardo10@gmail.com