Scoop édito/L’insécurité poursuit sa courbe ascendante à Port-au-Prince : Le gouvernement d’Ariel Henry reste zen
À l’approche des fêtes de fin d’années, le climat d’insécurité bat son plein à Port-au-Prince. On assiste à une recrudescence du phénomène de kidnapping. L’entrée sud de la capitale haïtienne, qui s’ouvre sur quatre départements, Sud, Sud Est, Nippes et Grand Anse, reste et demeure un enfer.
La population continue de faire les frais de la violence des bandits armés de la 3e circonscription de Port-au-Prince. Lors d’un affrontement armé entre des gangs rivaux, de Ti Bwa et Grand Ravine, pas moins de cinq (5) personnes ont été tuées par balles, ce mercredi 1e décembre 2021 passé, dont des passagers à bord d’un véhicule de transport en commun assurant le trajet carrefour et le centre-ville. Plusieurs blessés ont été recensés. Des passagers à bord des voitures privées n’ont pas été épargnés. Pas une note de sympathie de la primature n’a été adressée. Aucune mesure n’a été annoncée. Ariel Henry reste zen.
Le climat d’insécurité est généralisé. Le virus progresse comme un tentacule. Il s’étend dans toutes les directions. Le gouvernement dans la confusion semble ne pas savoir où commencer. Les autorités haïtiennes mettent la charrue avant les bœufs.
Devant une moins grande menace que représente la Côte des Arcadins, l’État haïtien a fait de l’entrée nord de la Capitale sa priorité sécuritaire. En vue de relancer les activités touristiques sur la Côte des Arcadins, la PNH dit lancer cette semaine l’opération de retour à la plage dans la région. Une séance de travail avec les propriétaires d’hôtels et les opérateurs touristiques de Montrouis vient d’être réalisée à cette fin.
L’État haïtien s’intéresse-t-il vraiment à la situation d’urgence de la population de l’aile sud de la Capitale ? N’est-il pas en train de feindre de plancher pour de vrai sur l’atmosphère d’insécurité généralisée en Haïti ? Garantir la sécurité de la Côte des Arcadins pendant que l’ambiance sécuritaire de la Côte sud de Port-au-Prince ne cesse de se dégrader est-il une mesure valable capable de permettre réellement la reprise des activités touristiques à l’entrée nord ?
La question de la sécurité doit être pensée dans sa globalité. Tant que toutes les régions du pays ne sont pas sécurisées, les activités touristiques ne seront jamais reprises idéalement dans aucun point donné du pays. Jusque à quand la sécurité nationale sera notre priorité ?
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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