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Actualités - septembre 9, 2010

Haïti : à l’approche des élections, un risque d’agitation sociale existe

La période électorale qui s’annonce en Haïti pourrait faire apparaître de nouveaux facteurs d’instabilité, met en garde le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport sur la situation du pays publié mercredi.

« La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a constaté une augmentation du nombre d’armes en circulation, surtout dans les zones de la capitale où la criminalité est habituellement élevée », s’inquiète Ban Ki-moon dans le document. « La campagne électorale – surtout la campagne législative – risque d’être en partie financée par le produit d’activités illégales, notamment le trafic de drogues, qui demeure un facteur d’instabilité en Haïti », a-t-il ajouté.

Avant le tremblement de terre du 12 janvier, les moyens d’acheminement de la drogue, essentiellement de la cocaïne et du cannabis, étaient le transbordement généralement par la côte sud de l’île. Quelques semaines seulement après la catastrophe, la MINUSTAH a reçu des informations selon lesquelles des pistes d’atterrissage clandestines étaient régulièrement utilisées, particulièrement dans le nord, et il semble que presque toutes les voies d’acheminement de la drogue ont été rétablies et que toutes les activités ont repris.

« Haïti aborde maintenant une période de changement qui sera déterminante pour sa stabilité future. Le problème le plus immédiat, en dehors de la reconstruction, est l’organisation des élections présidentielles et législatives. Celles-ci doivent être crédibles et régulières, afin que le nouveau Président et le nouveau gouvernement disposent d’un mandat clair et incontesté pour diriger la reconstruction », indique Ban Ki-moon.

Il assure que la MINUSTAH continuera d’apporter « un appui inébranlable, même pendant la période qui suivra les élections, qui risque d’être marquée par une certaine volatilité ». Le Secrétaire général s’est félicité de la création de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, qui coordonne les activités de reconstruction entre l’Etat, l’ONU et la société civile.

« Néanmoins, alors qu’on s’attend à ce que moins de 10% des sommes annoncées passent par le Fonds, je trouve préoccupante la rareté des fonds non réservés dont le gouvernement disposera pour poursuivre ses objectifs prioritaires », dit le Secrétaire général. « Si l’aide apportée à Haïti passe par la Commission plutôt que par des arrangements bilatéraux, le gouvernement sera mieux à même de réaliser son plan d’action et de prendre les rennes de la reconstruction, ce qui est un élément essentiel si l’on veut ‘refaire en mieux’ ».

Plus de six mois après le tremblement de terre du 12 janvier, le gouvernement haïtien dénombre 1,3 million de déplacés dans le pays répartis dans environ 1.300 camps improvisés à Port-au-Prince, Jacmel, et Léogane. Environ 4,3 millions de personnes ont reçu une aide alimentaire, et plus de 1,5 million ont bénéficié d’un abri d’urgence. Dans la capitale, plus de 90% des déplacés ont accès aux cliniques locales et 2,1 millions de personnes ont reçu du matériel d’urgence, plus de 11.000 latrines ont été installées, qui suffisent à la majorité des déplacés. De l’eau continue d’être distribuée à 1,2 million de personnes.

Les élections présidentielles et législatives ont été fixées par le gouvernement haïtien au 28 novembre prochain. « Le risque d’agitation sociale existe, et le peuple haïtien peut être fier qu’il n’y ait pas eu de troubles importants jusqu’à présent, malgré la dureté et la précarité de la situation dans laquelle se trouvent tant de Haïtiens. On ne saurait exagérer les difficultés posées par l’évacuation des décombres. Il est absolument vital que la reconstruction progresse », écrit Ban Ki-moon.

« Alors qu’Haïti s’estompe dans l’attention des médias, il importe que les donateurs et les autres fournisseurs d’aide internationaux n’oublient pas la magnitude du tremblement de terre de janvier. Il faudra que le gouvernement haïtien sache prendre les décisions voulues et que la communauté internationale continue de l’appuyer », conclut-il.

(un.org)

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