Scoop édito/218e anniversaire de l’Indépendance d’Haïti: Ariel Henry joue à la roulette russe
L’annonce de la venue du Premier ministre haïtien, Ariel Henry, dans la cité de l’Indépendance a un effet de bord. Depuis lundi, le chef-lieu du département de l’Artibonite est devenu délétère. Ariel Henry n’est pas le bienvenu aux Gonaïves.
Le chef du gouvernement haïtien, pour ne pas dire, le chef de l’État haïtien, est déclaré persona non grata aux Gonaïves. Les hommes armés de la cité de l’Indépendance lancent des signaux forts cette semaine contre la présence du chef de la primature.
Les signaux semblent ne pas inquiéter le chef de l’exécutif. Formellement volontaire sur le sujet des Gonaïves pour commémorer le 218e anniversaire de l’Indépendance nationale ce 1e janvier 2022, Ariel Henry maintient le cap. Il ne souhaite visiblement pas faire machine arrière.
Le Premier ministre haïtien joue à la roulette russe. Le garant de la bonne marche du pays, de la protection des citoyens, expose sa vie et celle de ses concitoyens pour témoigner de sa chefferie. Le volontariste entêté du chef du gouvernement haïtien risque de desservir Gonaïves.
Involontaire quant à la question de porter une réponse à l’insécurité généralisée qui gangrène le pays, Ariel Henry opte pour un bain de sang. Manifestement involontaire quant à la question de résoudre le problème sempiternel de Martissant qui devient un endroit de non droit, Ariel Henry part à l’affrontement.
Pour relever le défi de Gonaïves, le Premier ministre/Président mobilise 500 militaires, 1000 policiers et trois chars blindés. Allons-nous assister à la guerre des titans entre l’État haïtien et les individus armés de Raboteau ?
En effet, quelques jours avant le jour J, un ouvrier qui travaille dans la construction du stand officiel sur la place d’armes des Gonaïves a fait les frais. Celui-ci a été victime d’une balle à la tête lundi qui lui a coûté la perte d’un œil.
Depuis lors, un vent de panique souffle sur la cité de l’Indépendance. Le climat n’est pas à la fête aux Gonaïves cette dernière semaine de fêtes de fin d’année. La société civile s’inquiète. Plusieurs personnalités, dont l’ancien PM Évans Paul, appellent l’actuel Premier ministre à rebrousser chemin. Les appels semblent ne pas être entendus. 2022 s’inscrira-t-elle dans la continuité de 2021 ? Allons-nous ouvrir le nouvel an dans le sang ?
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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