Scoop édito : Un collège présidentiel de cinq (5) membres pour faire quoi, qui fait quoi ?
La crise sociopolitique qui bouleverse le pays perdure. Cette crise persiste et importune, les acteurs ne semblent, pourtant, pas être mesure de proposer une alternative viable, probante capable de redresser la situation que le peuple haïtien attend impatiemment.
La crise sociale marquée par l’insécurité généralisée qui gangrène le pays ne semble pas être en passe de se résoudre. Le problème de Martissant, qui affecte quatre (4) départements-Sud Est, Sud, Nippes, Grand Anse- et une partie du département de l’Ouest, reste entier. Les bandits armés s’imposent dans les quartiers de Laboule, du bas de Delmas, de cité Soleil, de La Saline pour ne citer que ceux-là, continuent de faire la loi dans la région de Croix-des-Bouquets. Alors que l’insécurité s’étend dans toutes les directions, comme un tentacule, les acteurs politiques sont en panne d’inspiration.
La crise politique de l’après Jovenel Moise se perpétue. Les protagonistes, en revanche, ne se montrent pas à la hauteur. Incapables de trouver un accord salvateur, l’accord de Montana et l’accord du Protocole d’Entente Nationale (PEN) se mettent d’accord cette semaine pour un collège présidentiel de cinq membres et un Premier ministre pour diriger une transition de deux ans en Haïti.
Une grande première est en vue dans l’histoire d’une nation qui ne s’était accordée véritablement qu’une seule fois, en 1804, pour conquérir son indépendance et qui depuis lors développe une culture de division ou de dissention si vous voulez bien.
En pleine crise politique, les acteurs proposent de diviser en cinq (5) parties le poste de Président ou de multiplier par cinq (5) la personnalité qui doit remplir cette fonction pour gouverner le pays. Un collège présidentiel de cinq (5) membres, qui fait quoi ? Cinq (5) présidents, pour faire quoi ? Pour diriger ou pour diviser davantage le pays ?
Ce nouvel accord conclu entre l’accord de Montana et l’accord du PEN témoigne de notre obsession pour le poste de président. Nous sommes obsédés par la présidence pour satisfaire nos intérêts mesquins. Le problème est trop sérieux pour envisager une solution intéressée. La crise est trop sérieuse pour penser à proposer une alternative sans anticiper les conséquences.
Le pays attend avec une grande impatience un dénouement à la crise. Ariel Henry ne fait rien, n’a aucun agenda, ne manifeste aucune volonté. Il nous faut au plus vite une proposition de solution probante pour sortir le pays, le peuple, la nation de l’insécurité et de la misère déshumanisantes.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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