Haïti débat : En Haïti, le marché pétrolier était toujours géré en faveur d’un petit groupe, a fait savoir Énomy Germain, s’exprimant contre toute éventuelle montée du prix du gaz
L’économie va mal. Suivant certaines données, 60 % de la population vit dans l’insécurité alimentaire. Aujourd’hui, je crois qu’il y a près de 100 000 personnes de plus qui vivent dans cette situation. Nous frôlons les quelques 80 % de gens qui tombent dans l’insécurité alimentaire, a signifié l’économiste Énomy Germain, à l’émission Haïti débat, ce mercredi.
Le Ministère de l’économie et des finances fait de la finance de façon lacunaire. Il faut que le pays ait un plan économique projeté sur le long terme. Il nous faut des directions claires et définies pour l’économie. Il faut se faire une certaines visions de ce pays. Ces visions vont être matérialisées à travers un plan, ajoute l’économiste, qui répondait aux questions de Val et Campane, à l’émission.
Joint au téléphone, Énomy Germain en a profité pour évoquer la problématique de la crise de carburant qui envenime la crise sécuritaire qui démange le pays. En Haïti, explique-t-il, le marché pétrolier n’a jamais été géré en transparence. Il était toujours géré en faveur d’un petit groupe de gens.
L’économiste/enseignant a réagi sur le discours du Premier ministre haïtien, le Dr Ariel Henry, annonçant une remontée du prix du carburant sur le marché national. L’économie, explique-t-il, vise le bien être de la population. Quand un dirigeant prend une décision, il doit la prendre dans le sens du bien-être de sa population.
Énomy Germain réfute la question de l’augmentation du prix de l’essence sur le marché. Cette question, dit-il, n’est pas à l’ordre du jour. En décembre 2021, le gouvernement avait monté le cours du gaz. Il avait promis qu’il allait utiliser les fonds recueillis dans le social, l’économie, l’éducation. Cette promesse n’a pas été tenue. Ce gouvernement n’est pas crédible. Aujourd’hui, je pense que la situation n’est pas favorable à l’augmentation des prix des produits pétrolier sur le marché local.
L’économie, certes, du pays va mal. Mais, la sécurité publique va encore plus mal. Plus rien ne va bien en Haïti ces derniers jours. Le pays n’était jamais aussi incertain. Les balles fusent partout dans les rues de la Capitale haïtienne sous le regard passif et impuissant des autorités. La population en reçoit à profusion. Ce mercredi le centre-ville de Port-au-Prince s’est levé à nouveau sous le feu des projectiles. Personne n’est à l’abri.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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