Haïti débat/Meurtre crapuleux d’Yvon Buissereth : l’ancien sénateur du Sud exécuté puis brulé par des bandits n’entretenait aucun rapport ni de près ni de loin avec Toto, a réagi Jean David Génesté
Le meurtre odieux de l’ex sénateur du Sud, du directeur de l’EPPLS, Yvon Buissereth, exécuté puis brulé derrière le volant de sa voiture, samedi, à Laboule 12, empruntant le tronçon de route de Taraz, pour éviter la voie principale, Martissant, occupée par des gangs, à destination d’Aquin et de la ville des Cayes, accompagné d’un cousin de sa femme, Ronald, a suscité beaucoup d’indignations dans le milieu haïtien. Rogavil Boiguéné et Jean David Génesté pleurent l’homicide d’un citoyen, homme politique authentique.
Yvon Buissereth est né le 10 septembre 1961 dans la commune d’Aquin du département du Sud. Il était professeur de physique et chimie pendant longtemps. Il a créé un établissement scolaire dans la ville des Cayes à l’intention de la population. Il était directeur de la Téléco. Il a sept (7) filles et fils. Depuis l’annonce de ce drame, toute la famille est sous le choc.
Eu égard à la façon dont Yvon a été tué, je ne peux pas parler de la mort. Pour moi, c’est une disparition. C’est bien malheureux qu’Yvon soit parti dans cette condition, déplore Me Rogavil Boiguéné, à l’émission Haïti débat, ce lundi.
Nous prenons toutes les dispositions, indique le conseiller de la Cour Supérieure des Comptes, membre de la famille, joint au téléphone, pour lui organiser des funérailles dignes. Vingt (20) août, c’est la date retenue jusqu’à présent pour lui rendre un dernier hommage aux Cayes.
Yvon Buissereth, rappelle Jean David Génesté, de son côté, est le premier à implanter une école d’informatique aux Cayes. Il pensait pouvoir changer le monde. Il pensait pouvoir changer Haïti. Il pensait pouvoir changer la situation du pays tout seul. Il pensait pouvoir aider tout le monde. C’est quelqu’un de simple. Il n’a pas de chauffeur. Il n’avait pas de protocole. Il recevait les gens chez lui sans rendez-vous à n’importe quelle heure du jour. Ronald qui était avec lui dans la voiture est mort parce qu’il tenait à l’accompagner. Il a une école qui fonctionne comme un lycée. Il ne fait pas de renvois pour les frais scolaires. Dans le département, on l’appelle l’homme au grand cœur.
Yvon Buissereth, poursuit l’ancien député de l’Ile-a-Vache, se rendait à Aquin pour aller prendre sa mère qui était seule avec une servante à la maison pour l’installer aux Cayes. Personne ne pouvait l’arrêter. Son rapport avec sa mère est un rapport sacré.
Yvon Buissereth, a réagi Jean David Génesté, n’entretenait aucun rapport ni de près ni de loin avec Toto. Rien ne pouvait l’empêcher de se rendre aux Cayes ce jour-là. Parce qu’il s’agissait de sa maman.
Yvon Buissereth, ajoute-t-il de surcroit, ne manifestait aucune volonté pour se représenter aux prochaines élections. Il n’y a pas un acteur politique sur l’échiquier qui détienne plus de popularité que lui dans le Sud.
Ce qui se passe en Haïti est inqualifiable. Les bandits commettent des actions démoniaques. Nous ne sommes pas dans le banditisme. Nous sommes dans le terrorisme. Cette situation est plus que le banditisme, a signifié Monsieur Génesté.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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