Haïti débat : Depuis après notre Indépendance, nous n’avons que des dirigeants anti-peuple, balance l’historien Georges Michel
Dessalines demeure une référence pour tout le peuple. Au moins, si nous avons un chef d’État qui nous unit, c’est Dessalines, a fait savoir l’historien Georges Michel, à l’occasion de l’anniversaire de naissance du Père fondateur de la nation, ce 20 septembre 2022, une date de naissance qui ne fait pas pour autant l’unanimité.
Jusqu’à mars et avril 1803, Dessalines ne se battait pas pour l’indépendance, mais contre le retour de l’esclavage à Saint Domingue. C’est dans cette optique qu’avait eu lieu la bataille de Vertière, le 18 novembre 1803. Ce qui nous rendait indépendant, c’était le refus du retour à l’esclavage. C’était une question de vie et de mort pour les anciens libres qui ne voulaient pas retourner à l’esclavage, explique l’historien, à l’émission Haïti débat, ce mardi, comme pour mobiliser la population contre la situation actuelle du pays au parfum de l’esclavage.
Il n’y avait plus d’esclaves dans la colonie depuis 1793. Dessalines avait un projet de société qui se basait sur la notion de justice sociale. Il n’avait eu la chance de gouverner le pays durant seulement deux (2) ans six (6) mois. Il avait le projet. Mais, il n’a pas pu le concrétiser, a renchéri, l’écrivain.
Nous nous mobilisons toujours contre les dangers, mais après que se passent ces dangers, nous recommençons à nous battre contre nous, lance le constitutionnaliste Georges Michel, dans ce contexte de lutte du peuple haïtien contre la décision du Premier ministre Ariel Henry de remonter les prix des produits pétroliers sur le marché local au détriment de la population, avant d’enchaîner que c’est ce qui s’était passé avec Dessalines.
Dessalines était un bon gestionnaire. Il voulait augmenter la production nationale. Son projet était fondé sur la défense nationale, la production nationale et la justice sociale. L’objectif principal, c’était de ne pas retourner à l’esclavage. Malheureusement, depuis après notre Indépendance, nous n’avons que des dirigeants anti-peuple. C’est ce qui nous arrive avec Ariel Henry. Contrairement à Dessalines, nos dirigeants ne font que défendre leurs poches. Ils ne s’intéressent pas à la question de la production nationale, de la justice sociale, catapulte l’historien.
Nous devons résoudre le problème des gangs, du kidnapping. Nous devons trouver une entente autour de la crise pétrolière. Le cours du carburant ne peut pas connaître une hausse aussi vertigineuse, a tonné Georges Michel.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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