Conditions d’esclaves des Haïtiens en Turquie : Un concitoyen lance un cri de détresse et appelle au secours le gouvernement
La situation des Haïtiens en Turquie rappelle celle des esclaves dans le monde, il fut un temps. Les migrants haïtiens, à Ankara, font l’objet de la pire des violences. La violence est telle qu’ils demandent au gouvernement d’organiser au cours même de ce mois de novembre un vol de rapatriement à leur intention.
Ils sont plus de 2 000 qui se trouvent dans l’enfer turc. Ils souhaitent vivement retourner en Haïti pour s’échapper à la brutalité de l’armée. Ils ont été manipulés par des agents de voyage qui leur avaient fait croire que la Turquie est l’une des portes d’entrée de l’Europe et que de là étant ils auraient pu se rendre facilement en France.
Depuis notre arrivée, nous sommes en grande difficulté. On nous arrête, nous bat et nous met en prison. Ils ne nous donnent à manger par jour qu’une tomate et un morceau de pain. Dans la prison, on nous donne une petite moquette à coucher. Le matin, on nous verse dessus dans le froid de l’eau en dormant. Il y avait un des nôtres qui avait même fait une tentative de pendaison, explique Fritz Séraphin, qui répondait aux questions de Garry Pierre Paul Charles, ce mardi 15 novembre 2022, à 5 heures AM, heure haïtienne, soit 2 heures PM du côté de la République de Turquie.
Au moment de leur arrivée en Turquie, les migrants haïtiens avaient bénéficié d’un permis de séjour de six (6) mois. Au bout de ces six mois, les autorités ne leur ont pas renouvelé le permis comme prévu. Elles leur ont fait l’obligation de quitter le pays.
Ces Haïtiens ne sont pas encore rentrés au bercail, faute de moyens économiques pour payer les frais de voyage en avion. L’Organisation Internationale de la Migration leur avait organisé un vol au courant de cette année 2022. Près de 300 migrants haïtiens étaient parvenus à laisser la Turquie. L’Organisation compte organiser un deuxième vol vers Haïti. Elle attend pour le moment l’approbation de l’État haïtien.
Malgré la situation de misère, d’insécurité généralisée en Haïti, ces Haïtiens disent préférer le rapatriement.
La situation est tellement critique, nous demandons au gouvernement de nous organiser un vol de retour au plus vite, insiste le migrant haïtien, Fritz Séraphin, qui vit là-bas depuis le 18 décembre 2021.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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