Le conseil de sécurité de l’ONU n’écarte pas la possibilité de l’envoi de troupes en Haïti
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prorogé le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) jusqu’au 15 juillet 2024. Cette décision intervient à un moment où le pays continue de lutter contre la détérioration de la situation sécuritaire, l’instabilité politique et de nombreux défis humanitaires. Dans une résolution adoptée par les pays membres, il a été également envisagé de l’envoi d’une force de maintien de la paix des Nations Unies ou non onusienne.
New York, les 14 juillets 2023.- Outre la prorogation du mandat du BINUH, le conseil de sécurité des Nations Unies demande au Secrétaire général, Antonio Guterres, de présenter un rapport détaillé dans les 30 jours avec diverses options pour les actions à mettre en œuvre en Haïti, y compris l’envoi d’une force de maintien de la paix des Nations Unies ou non onusienne.
Le document indique que le rapport devrait décrire toute la gamme des options d’appui que l’ONU peut fournir pour améliorer la situation en matière de sécurité, y compris, entre autres, l’appui à la lutte contre le trafic illicite et le détournement d’armes et de matériel connexe. Il mentionne également « une formation supplémentaire pour la Police nationale haïtienne et un soutien à une force multinationale non onusienne, ou à une éventuelle opération de maintien de la paix, dans le contexte du soutien à un règlement politique en Haïti ».
Dans ce contexte, la résolution adoptée réaffirme l’attachement du Conseil à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale d’Haïti, tout en soulignant la nécessité d’une action urgente pour rétablir la paix, la stabilité et la gouvernance démocratique.
Par ailleurs , le Conseil de sécurité s’est déclaré profondément préoccupé par la violence, les violations des droits de l’homme et les activités criminelles, y compris les enlèvements, la violence sexuelle et sexiste, la traite et le recrutement d’enfants par des groupes armés et les activités criminelles, qui sont quelques-uns des graves problèmes auxquels le pays est confronté.
Le Conseil de sécurité a toutefois reconnu que la responsabilité première du Gouvernement haïtien est de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité et de l’inégalité. La résolution souligne donc l’importance des solutions politiques et appelle à une plus grande participation et à un plus grand consensus dans le processus politique. Il a également souligné la nécessité de renforcer le système judiciaire, de lutter contre l’impunité et de fournir une assistance technique pour améliorer le système de justice pénale haïtien.
Yves Manuel
Scoop FM, 107.7