Haïti-Choléra : Violentes manifestations dans le Nord et le Plateau central, près d’une vingtaine de blessés
Des milliers de personnes ont descendu dans les rues, lundi 15 novembre, au Cap-Haitien (Nord), et à Hinche (Plateau central), en vue d’exprimer leur colère et leurs inquiétudes face à l’aggravation de la situation sanitaire, consécutive à l’extension de l’épidémie de choléra dans la majorité des départements géographiques du pays et au laxisme des autorités à y faire face. Les protestataires exigent le retrait immédiat du pays des soldats de l’ONU, accusés dans l’apparition du choléra en Haïti.
Selon des sources médicales, le choléra aurait déjà fait plus de deux cents morts dans le département du Nord et infecté plusieurs centaines de personnes.
Les manifestants sont très remontés contre les propos tenus dimanche par le Président haïtien, René Préval, des propos dans lesquels il a admis la part de responsabilité de l’Etat dans la situation sanitaire actuelle et que le gouvernement serait peu capable à en faire face.
Munis de bâtons, de bouteilles et de pierres, les protestataires se sont attaqués à des véhicules de la Minustah, alors qu’ils se dirigeaient vers la base des soldats népalais se trouvant à Carénage, une localité du Cap-Haitien.
Des affrontements entre les forces de l’ordre (casques bleus de l’ONU et policiers nationaux) et les civils sont soldés par de nombreux blessés dans les deux camps, dont une vingtaine du côté de la population civile.
Ces membres de la population blessés par balle ont été transportés d’urgence à l’hôpital.
Les protestataires ont incendié deux sous-commissariats de police, l’un situé dans la zone de ‘’barrière bouteille’’ à l’entrée Sud de la ville, et l’autre non loin de la localité de Carénage, après qu’un policier, membre de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO), a tiré sur l’un des manifestants.
Ce mouvement a perturbé les activités dans presque tous les secteurs notamment celui de l’éducation. Les établissements étaient contraints de relâcher les élèves prématurément.
Jusque vers les 14 heures locales (19HGMT) la situation restait très tendue au Cap-Haitien.
Ce mouvement a été observé dans d’autres villes du département du Nord, dont Limbé et Grande-Rivière du Nord.
A Hinche, dans le plateau central, un autre département très touché par le choléra, des membres de la population ont manifesté violemment le même jour contre les soldats onusiens accusés d’importer l’épidémie en Haïti.
Le choléra apparu en Haïti à la mi-octobre a déjà occasionné la mort de plus de 917 personnes. Près de 14.650 personnes ayant contracté la maladie ont été admises à l’hôpital.