Haïti-Choléra-Manifestation : calme apparent mercredi matin au Cap-Haitien… arrivée la veille d’une délégation gouvernementale
Apres deux journées de violences au Cap-Haitien, la deuxième ville d’Haïti, qui ont fait plus d’une vingtaine de blessés et au moins deux morts, le calme y paraissait mercredi matin. Une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l’Intérieur et des collectivités territoriales, Paul-Antoine Bien-aimé, était arrivé au Cap-Haitien mardi afin d’y rétablir ‘’l’ordre public’’, à la suite d’un mouvement violent enclenché par la population de la deuxième ville du pays contre la Minustah et la ‘’mauvaise gestion’’ du choléra.
Outre le ministre de l’intérieur, la délégation est composée également du ministre de la Santé publique, Alex Larsen, du ministre chargé des relations entre le parlement et l’exécutif, Joseph J. Jasmin, du ministre de l’agriculture Joanas Gué, de celui des Travaux publics, transport et communication, Jacques Gabriel, et du commandant en chef de la police nationale haïtienne, Mario Andrésol.
Mardi après-midi Paul-Antoine Bien-aimé avait déclaré, dans un entretien téléphonique à radio Scoop FM (107.7 FM stéréo et www.scoopfmhaiti.com), que la situation s’était améliorée et annoncé la mise en place de nouvelles dispositions en vue de maintenir un climat de paix dans la deuxième ville du pays.
Toutes les activités étaient paralysées lundi et mardi au Cap-Haitien.
Au deuxième jour du mouvement, des cadavres vraisemblablement de personnes tuées par le choléra, jonchaient certaines rues.
Faisant partie de la délégation qui s’est rendue dans la métropole du Nord, le ministre haïtien de la Santé publique, Alex Larsen, a estimé que ce mouvement entravait les efforts de réponses à l’épidémie de choléra qui a déjà fait plus de 140 morts dans cette région, selon des sources médicales, mais d’autres informations font état de plus de 200 décès dans le département du Nord.
‘’ Les personnes qui barricadent les rues ne doivent pas oublier qu’il y a des gens qui ont besoin d’aller l’hôpital pour se faire soigner’’, a lancé le Dr Alex Larsen.
Dans un message diffusé mardi soir sur la télévision nationale (TNH), le chef de l’Etat haïtien, René Préval, a appelé la population à mettre un terme à son mouvement et averti que la justice sévira contre les fauteurs de troubles.
Adressant des mots de sympathie aux personnes blessées et aux familles de celles qui ont trouvé la mort, le Président René Préval a assuré que les autorités étaient en train de renforcer les dispositions pour freiner la propagation du choléra.
Un manifestant tué par les casques bleus.
Dans un communiqué, la Mission des nations unies pour la Stabilisation a dénoncé des attaques contre ses soldats au Cap-Haitien. Et, ‘’les casques bleus ont riposté, tuant un manifestant’’.
Selon des informations, la personne a été atteinte mortellement par un projectile au dos.
Le chef civile de la Minustah, Edmond Mulet, a dénoncé certains secteurs ‘’hostiles’’ aux prochaines élections qui, selon lui, sont derrière ce mouvement, déclarant que ‘’ce qui s’est passé lundi n’est en rien spontané’’ et les violences observées au Cap-Haitien étaient ‘’bien planifiées et concertées’’.
M. Mulet a pointé du doigt d’anciens membres des Forces Armées d’Haïti (FAD’H), certains responsables politiques, des criminels, des groupes hostiles aux élections se cachent derrière ces incidents.
Selon les dernières statistiques officielles, l’épidémie de choléra déclarée en Haïti à la mi-octobre a déjà fait près de 1.034 morts et plus de 16.800 malades hospitalisés.