En Haïti, Amos sonne l’alarme sur les prévisions de l’épidémie de choléra
Au moment où la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, effectue une visite en Haïti, les agences de l’ONU présentes sur le terrain ont indiqué que le nombre de personnes affectées par l’épidémie de choléra pourrait s’élever à 400.000, soit le double des précédentes estimations.
« L’épidémie n’a pas encore atteint son pic. Si nous ne répondons pas assez fortement et rapidement alors des personnes mourrons inutilement », a dit Valerie Amos lors de cette visite. « Les actions humanitaires qui ont été menées, dont j’ai vu les résultats aujourd’hui, ont déjà sauvé des dizaines de milliers de personnes. Mais ce n’est pas suffisant pour inverser la courbe des décès ou équiper les Haïtiens à mettre un terme à cette crise eux-mêmes », a-t-elle ajouté.
L’Organisation panaméricaine de la santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estiment qu’en considérant la vitesse à laquelle les populations ont été contaminées par le choléra, l’épidémie pourrait toucher 400.000 personnes. C’est le scénario le plus pessimiste qui est « évitable si la prévention et les traitements sont délivrés aux populations les plus vulnérables notamment dans les zones de Port-au-Prince et d’autres villes du pays », a indiqué mardi le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) par communiqué de presse.
« Cette projection est un appel au sursaut. Nous devons investir dans la prévention nationale du choléra tout en construisant plus de centres de traitements et en augmentant le nombre d’agents de santé sur le terrain pour soutenir le travail qui est actuellement mené », a souligné Valerie Amos, qui est à la tête d’OCHA.
La semaine dernière, l’ONU et ses partenaires ont lancé un appel de fonds humanitaires de 164 millions de dollars afin de lutter contre le choléra notamment pour financer les traitements, le matériel médical, les sels de réhydratations, les tablettes de traitement de l’eau, les formations des agents de santé ainsi que les campagnes de sensibilisation des populations.
La Secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires a visité mardi un centre de traitement du choléra et un camp de déplacés dans le quartier de Tabarre à Port-au-Prince, la capitale du pays. Elle a également rencontré des membres des agences des Nations Unies présentes sur le terrain ainsi que des représentants des organisations humanitaires.