Port-au-Prince, Haïti, le 11 juin 2024 — Le pays retient son souffle alors que le nouveau gouvernement prend forme. Cependant, les premiers signes ne sont pas encourageants. Le collectif du 30 janvier, lors de la formation de ce cabinet ministériel, une coalition de partis politiques, dont le PHTK et l’OPL, a été exclue de toute représentation au sein du gouvernement. Cette exclusion a suscité des réactions vives et des accusations de favoritisme.
Montana, pour sa part, a dénoncé Fritz Jean, affirmant que ce dernier avait choisi seul le ministre de l’Éducation nationale. Les proches d’Ariel, qui avaient placé leur confiance en Gérald Gilles, ont été profondément déçus. Ce conseiller aurait nommé un condisciple de son fils au poste de ministre de la Santé, laissant de nombreux observateurs perplexes quant à ses motivations et à la compétence du très jeune médecin pour accéder à cette haute fonction publique. Red et Compromis, quant à eux, n’ont pas désigné madame Dominique Dupuy au ministère des Affaires étrangères. Cette décision a alimenté les spéculations sur les alliances et les arrangements en coulisses.
Seuls les partis Lavalas et Pitit Desalin ont réussi à négocier avec le Premier ministre. Moïse, en particulier, a obtenu le portefeuille de l’Agriculture, consolidant ainsi un secteur économiquement puissant. Les rumeurs circulent déjà sur le soutien financier promis par ce secteur pour les prochaines élections.
Cependant, la question qui brûle toutes les lèvres est celle-ci : la corruption a-t-elle joué un rôle dans ces nominations ? Les Haïtiens attendent des réponses, et le nouveau gouvernement doit faire preuve de transparence et de responsabilité pour regagner la confiance du peuple. Le chemin vers la stabilité politique est semé d’embûches, mais l’espoir persiste.
Malgré tout, il est fort probable que l’avenir réserve de grandes contestations, car il s’agit d’un gouvernement de compromis avec des individus du CPT plutôt qu’avec des secteurs. La communauté internationale, une fois de plus, a été trompée et a fait preuve de naïveté. Les fonds nécessaires à la reconstruction du pays et à l’apaisement indispensable pour la tenue des élections pourraient ne jamais arriver, parce que ce gouvernement, tel que proposé, est loin d’être un gouvernement de consensus et d’unité nationale.
Un cycle de violence et de contestations est à prévoir. L’option CPT demeure la plus mauvaise et la plus corrompue jusqu’à présent. Les partis politiques pourraient bouder les prochaines élections.
Scoop FM
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