Détérioration de la Route Saint-Raphaël – Énnery : Appel urgent à l’action du MTPTC
Dans une lettre ouverte adressée au Ministre des Travaux Publics, Transports et Communication (MTPTC), Me Hosty Raphael, Val Éné, juriste-politiste et co-présentateur de l’émission Haïti-Débat à Radio Télé Scoop FM, exprime ses vives inquiétudes concernant l’état alarmant de la route reliant Saint-Raphaël, Saint-Michel, Ennery et Saint-Michel de l’Attalaye. Selon Éné, cette situation met gravement en danger la vie et les biens des citoyens qui empruntent quotidiennement cette voie.
Port-au-Prince, le 27 août 2024 – La dégradation rapide de cette route s’est intensifiée en raison de l’insécurité croissante dans le pays, particulièrement dans le département de l’Ouest, où la présence accrue de gangs dans des zones comme Canaan a poussé les usagers à chercher des alternatives plus sûres. La route de Saint-Michel de l’Attalaye-Ennery, bien qu’inadéquate pour supporter un trafic intense et des charges lourdes, est devenue une voie de contournement essentielle pour les chauffeurs de poids lourds et les passagers venant de l’Ouest, du Nord-Ouest et de l’Artibonite.
Cette utilisation accrue a entraîné une détérioration rapide de la chaussée, la rendant impraticable, surtout par mauvais temps. Les camions transportant des marchandises essentielles, comme l’essence, le ciment et le fer, se retrouvent souvent immobilisés dans la boue, créant des embouteillages et des accidents coûteux. Les motocyclistes, élèves et piétons sont également confrontés aux dangers que présente cet état de délabrement avancé.
Appel à une intervention rapide et concrète
Dans sa correspondance, Val Éné appelle à une intervention urgente. Il exhorte le ministre Hosty Raphael à donner des instructions claires au directeur départemental de l’Artibonite du MTPTC, Me Enold Dorsainville, et au directeur général du Centre National d’Équipements (CNE), Me Kinton Louis, pour entamer des travaux d’amélioration temporaires. Ces efforts doivent se poursuivre jusqu’à ce qu’une solution permanente, comme la construction d’une route asphaltée, soit mise en place.
Éné rappelle également les obligations constitutionnelles et internationales d’Haïti, en citant l’article 19 de la Constitution du 29 mars 1987 et l’article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Selon ces textes, l’État haïtien a l’obligation de protéger la vie de ses citoyens, ce qui inclut la maintenance d’infrastructures sécurisées et fonctionnelles.
Au-delà des problèmes d’infrastructure, Val Éné critique le manque d’attention de l’État envers les régions périphériques, qualifiées de « Pays en dehors » par l’auteur Gérard Barthélemy. Il affirme que la négligence de ces zones contribue à l’augmentation de la violence des gangs et à l’inefficacité des institutions républicaines. Selon lui, une véritable décentralisation est impérative, afin d’inclure tous les citoyens, quel que soit leur lieu de résidence, dans les politiques publiques et les projets de développement.
Le message de Val Éné est clair : il est temps pour le MTPTC et le gouvernement haïtien d’agir rapidement pour réparer cette route vitale et, de manière plus large, de s’engager dans une politique de développement et de décentralisation qui assure des infrastructures sûres et une vie digne pour tous les citoyens haïtiens.
Scoop FM, 107.7