Clarens Renois appelle à un gouvernement d’union nationale pour rompre l’isolement d’Haïti
Renois a insisté sur la nécessité de former un gouvernement d’union nationale
Ce matin, Clarens Renois, leader du parti UNIR-Haïti, était l’invité de l’émission Impasse sur Scoop FM. Au cours de son intervention, il a dressé un portrait sans concession de la crise profonde que traverse actuellement Haïti. Dénonçant un « double isolement » du pays, à la fois interne et externe, Renois a mis en lumière les graves conséquences de la rupture des échanges commerciaux et diplomatiques pour la nation haïtienne.
Port-au-Prince, 13 novembre 2024 – Le leader de l’UNIR-Haïti a critiqué la gestion actuelle du gouvernement, qu’il estime dénuée de toute perspective positive pour le peuple haïtien. « Il n’y a ni manifestation d’espoir, ni même de regret », a-t-il regretté, soulignant que le gouvernement actuel n’a pas respecté les engagements pris dans l’accord du 3 avril. Par ailleurs, il a dénoncé l’absence de consultations avec les divers secteurs de la société civile, accentuant ainsi le fossé qui se creuse entre les citoyens et leurs dirigeants.
Renois a insisté sur la nécessité de former un gouvernement d’union nationale sous l’égide du Premier ministre. Selon lui, une telle initiative serait essentielle pour redonner espoir au peuple haïtien et pour relancer le processus de reconstruction nationale. Il est convaincu qu’un gouvernement inclusif pourrait amorcer le changement nécessaire pour sortir de la crise actuelle, en œuvrant pour la paix sociale et la stabilité politique.
Pour Renois, la lutte contre la corruption doit figurer parmi les priorités du pays. Il plaide pour un Conseil Provisoire de Transition (CPT) réduit et assaini, avec l’exclusion des membres impliqués dans des scandales de corruption. Dans cette optique, il propose un conseil composé de trois membres intègres, sans l’influence de conseillers ni d’observateurs dont l’éthique est mise en cause.
Lutte contre les Gangs : Entre dialogue et force
Concernant l’expansion des gangs en Haïti, Renois estime que ces groupes ne doivent pas être perçus comme des acteurs politiques légitimes. Il prône une approche équilibrée, combinant l’usage de la force et le dialogue, pour reprendre les territoires passés sous leur contrôle. Renois recommande de réactiver la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR), dans le but de lancer un dialogue autour des enjeux sociaux et économiques qui contribuent à l’émergence de ces gangs.
S’agissant des élections, Renois a exprimé de sérieux doutes quant à la capacité du gouvernement à les organiser dans les 14 mois restants de la période de transition. « Dans les conditions actuelles, il est matériellement impossible d’organiser des élections », a-t-il averti, en évoquant une instabilité qui compromet gravement la tenue d’un scrutin crédible et sécurisé.
Pour Renois, il est urgent de rétablir un cadre constitutionnel et politique stable, notamment à travers un pacte de gouvernabilité. « La transition tue le pays », a-t-il conclu, appelant à abandonner cette phase transitoire pour rétablir des institutions solides et fonctionnelles.
L’ancien candidat à la présidence a ainsi lancé un appel solennel à la classe politique haïtienne et aux autorités en place. Il estime qu’il est crucial de prendre des mesures concrètes pour éviter l’effondrement total du pays. Selon lui, un gouvernement d’union nationale, des réformes au sein du Conseil de transition et une stratégie combinant dialogue et fermeté face aux gangs pourraient constituer des éléments clés pour redonner un nouvel élan à Haïti.
Yves Manuel
Scoop FM, 107.7