Haïti-Elections : Jeudi 3 février, toujours pas de résultats définitifs
Le Conseil Électoral Provisoire (CEP) n’a toujours pas publié les résultats définitifs du premier tour contesté des élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2010, alors que le délai prévu à cette fin arrivait à expiration mercredi soir (2 février) à minuit.
Aux journalistes présents au siège du CEP depuis près de 24 heures, le directeur de communication de l’institution électorale, Pierre Thibault Junior, a déclaré que « la permanence est décrétée » et le Conseil électoral continue à travailler tôt jeudi matin 3 février en vue de la proclamation des résultats.
La population continue d’attendre avec appréhension les données qui doivent être rendues publiques et les dispositifs de sécurité ont été renforcés, particulièrement à Port-au-Prince.
Les résultats préliminaires du premier tour proclamés le 7 décembre 2011 plaçant Mirlande Manigat en tête de la présidentielle avec 31,37 %, suivie du candidat du pouvoir Jude Célestin (22,48%) et Michel Martelly (21,84%) avaient provoqué de violents incidents orchestrés par les partisans du candidat arrivé troisième.
Ces résultats, rejetés par divers secteurs, ont été l’objet d’évaluation par une mission de l’OEA, sur demande du président René Préval.
Apres analyses de moins de 10 p. cent des procès-verbaux, la mission de l’OEA a recommandé la mise à l’écart de Célestin et un second tour entre Mirlande Manigat et Michel Martelly.
Mais, le gouvernement haïtien qui a mis en question la méthodologie utilisée par la mission pour réaliser son travail refuse de mettre en application cette recommandation.
Sous la pression de la communauté internationale, le parti au pouvoir, Inite, a pris la décision la semaine dernière d’écarter son candidat de la course, mais Jude Célestin n’a pas confirmé lui-même son retrait.
La semaine dernière le Conseil électoral a rendu public le calendrier électoral pour le second tour qui devrait se tenir le 20 mars prochain.
Des partis de l’opposition et des organisations de la société civile et des groupes de candidats continuent de demander l’annulation des élections et le départ du président sortant René Préval le 7 février prochain, date à laquelle le mandat du chef de l’Etat arrive à échéance suivant la constitution haïtienne.
Ces derniers ont proposé la mise en place d’un gouvernement provisoire et un conseil d’Etat de 30 membres qui se chargera de créer un nouveau Conseil électoral provisoire en vue de l’organisation de nouvelles élections dans le pays.