Salaire minimum : René Préval s’explique ‘’off de record’’
Le président de la république René Garcia Préval a rencontré la presse ce mardi au Palais National autour du dossier du salaire minimum. Le chef de l’Etat visiblement préocupé par ce dossier, s’est fait accompagné des économistes Charles Clermont, Yves Bastien du CMEP ; d’un consultant en finance, le professeur Lhermite François, de la ministre des Affaires Sociales Madame Gabriel Prévillon Beaudin et de certains membres de son cabinet.
D’entrée de jeu, le président reconnait que les 200 gourdes ont soulevé beaucoup de passions au sein de la population par ce que, dit-il, c’est une loi populaire. Cependant, René Préval avoue, une fois de plus, que cette loi fixant le salaire minimum à 200 gourdes va créer de graves problèmes sur l’économie nationale et provoquera dans un avenir proche une crise politique irréversible avec la perte de milliers d’emplois. Pour asseoir, son argumentaire, le premier citoyen de la nation s’est référé à trois pays notamment à la République Dominicaine où 103 milles personnes ont été révoquées en 2007 et surtout le Nicaragua où 5 chefs d’entreprises ont dû remercier 17 mille employés travaillant dans une zone franche.
Après avoir eu plusieurs réunions avec les parlementaires,les membres du secteur privé, les syndicats, le président a produit des objections seulement pour le secteur de la sous-traitance par ce qu’il veut préserver les acquis de la loi HOPE et éviter que les patrons révoquent dans un court délai 13 mille employés.
René Préval poursuit pour dire que le secteur de la sous-tratance est plus fragile et les patrons sont soumis aux exigences des grandes industries etrangères qui confectionnent les tissus : « Ce n’est pas, dit-il, Coles, Apaid, ou Villard qui décident. C’est le patron étranger. » Le locataire du Palais National s’est montré convaincu de la nécessité pour le parlement d’accepter les objections produites sur le salaire minimum.
La crainte du président, c’est qu’il doit choisir entre 200 gourdes et 0 gourde. Ferme et convaincu, le chef de l’Etat a affirmé que ce n’est pas pour une question de popularité qu’il doit sacrifier un secteur ou céder aux pressions pour favoriser un autre. Au fort de cette rencontre, René Préval s’est demandé : Qui va s’occuper des 70% des chômeurs ? Dans les échanges, le professeur Lhermithe Francois qui a préparé un document sur l’impact éventuel du nouveau salaire minimum sur l’avenir de l’industrie de la sous-traitance en Haiti et a expliqué clairement que : << Si l’objectif est de profiter pleinement de la loi Hope II, tout en développant de nouvelles opportunités professionnelles ou de carrières pour les ouvriers à travers l’apprentissage de la production de biens de haute gamme, la réponse, dit-il, est défavorable au relèvement du salaire minimum à 200 gourdes. Donc, le président de la république commence à peine à expliquer les raisons pour lesquelles il a formulé les objections et expliqué du même coup les conséquences néfastes de l’appplication telle qu’elle de cette loi.
Les journalistes présents à cette rencontre ont reproché au président le fait que rien n’a été dit bien avant par le gouvernement et ont également responsabilisé le secteur privé dans le manque de vulgarisation de documents susceptibles d’éclairer l’opinion sur les conséquences réelles de cette loi. Ces journalistes ont suggéré au chef de l’Etat de s’adresser à la nation pour expliquer sa prise de position. René Préval estime qu’il ne veut pas créer un bras de fer avec le parlement, et préfère rencontrer députés et sénateurs, discuter avec eux pour éviter dit-il que le pays ne sombre dans le chaos. Par Gary Pierre-Paul Charles