SITUATION DES HAITIENNES AU SENEGAL : Wade saisi pour défendre ces « proies » faciles
Après les déclarations du porte-parole de la Cap 21, Mame Mactar Guèye accusant certains responsables de « pervertir sexuellement les étudiantes haïtiennes », l’Ong Jamra a envoyé une correspondance au président de la République pour lui demander de se pencher sur la situation de ces « proies » laissées à la merci de « personnalités sans vergogne ».
L’Ong Jamra pense que les étudiantes haïtiennes sont, depuis quelques mois, devenues des cibles favorites de harcèlements indécents, à l’actif de certains individus nantis, faisant carrément dans le racolage à rebours, au niveau de la Cité Claudel et du bâtiment annexe du Point E où elles sont logées à Dakar.
« Après six semaines d’investigations, il a été donné à Jamra de constater que ces étudiantes sont fragilisées par le système de gestion de leurs bourses d’étude. En effet, bénéficiaires d’une bourse de 36.000 FCFA, par mois, elles perçoivent, à la veille des vacances scolaires, le rappel anticipé de la totalité de leurs bourses, sensées couvrir leurs besoins, pour les trois mois que durent les vacances scolaires.
Soit environ 108.000 FCFA. Mais la réalité est tout autre : ces adolescentes, insouciantes, dilapident toute cette somme, moins d’une semaine seulement après l’avoir encaissée. La conséquence est qu’elles se retrouvent dramatiquement, pour le reste des vacances, sans le sou, et peinent souvent, dans leur majorité, à manger à leur faim, d’autant que le restaurant du Campus reste fermé pendant les vacances universitaires », fait remarquer Jamra dans une correspondance adressée au président de la République.
Les camarades de Mame Mactar Guèye pensent que cette situation de précarité fait de ces jeunes haïtiennes « des proies faciles qu’exploitent, sans vergogne, certains individus, qui, sous prétexte de leur venir en aide, leur font subir un chantage qui ne dit pas son nom, pour ne pas dire un droit de cuissage ».
L’Ong Jamra recommande au chef de l’Etat de « mettre fin au paiement global des mensualités, correspondant aux trois mois de vacances scolaires et maintenir, pendant ces dites vacances, la même périodicité de paiement qu’en cours d’année universitaire. Mais aussi « substituer au système de « parrainage » des étudiantes haïtiennes, une formule de « marrainage », administrativement plus transparente et moralement plus décente ».