Haiti-Justice: Emprisonné au Pénitencier, Arnel Bélizaire appelle le Parlement à agir
Le député Arnel Bélizaire est écroué depuis jeudi soir au Pénitencier national [le plus grand centre carcéral du pays] peu après son arrestation à l’Aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince à son retour d’un voyage officiel en France.
Le parlementaire est incarcéré au greffe de la prison avec le numéro d’écrou PN- 11 10 -175, à l’ordre du Commissaire du gouvernement a.i de la capitale, Me Félix Léger.
Dans ses premières déclarations depuis le Pénitencier national, le député Arnel Bélizaire a appelé le Parlement particulièrement la Chambre basse dont il est membre à assumer ses responsabilités.
« C’est un parlementaire qui est emprisonné. Il ne s’agit pas du simple citoyen Arnel Bélizaire. Maintenant que je suis incarcéré, il revient au président de la chambre des députés de faire le suivi du dossier », a déclaré l’élu de la circonscription de Delmas-Tabarre.
Le parlementaire dit n’avoir rien à reprocher aux agents du Pénitencier national, soulignant que les policiers l’avait arrêté et l’ont conduit à la prison sans aucune brutalité.
« Aujourd’hui, le Président Michel Martelly veut montrer qu’il est le seul chef de la nation haïtienne. [Avec cette arrestation], le Chef de l’Etat a mis à genou tout le Parlement qui constitue deuxième pouvoir. Le Parlement doit prendre en main le destin de la population », a dit le député Arnel Bélizaire.
Le Président de la chambre basse, Sorel Jacinthe, et près d’une quarantaine de députés s’étaient rendus à l’Aéroport Toussaint Louverture en signe de solidarité à leur collègue Bélizaire. Ils ont été contraints par les forces de sécurités [policiers nationaux et casques bleus de la Minustah] de rester dehors.
Seul le Président de la Chambre haute, le Sénateur Jean Rodolph Joasil, était autorisé à entrer sur le tarmac de l’Aéroport et a pu voir le député Arnel Bélizaire.
De son côté, le Premier ministre Garry Conille s’est rendu jeudi soir au Pénitencier national en vue, dit-on, de s’assurer que tout aille bien pour le parlementaire », pendant qu’une cinquantaine de députés étaient rassemblés devant le pénitencier. Là encore, ils n’ont pu rencontrer et même voir leur collègue.
Plusieurs dizaines de partisans du député Bélizaire qui portant sa photo s’étaient massés devant l’Aéroport pour lui apporter leur soutien et dénoncer l’arrestation de l’élu Delmas-Tabarre. Ces partisans de Arnel Bélizaire lançaient des propos très hostiles à l’endroit du Président Michel Martelly et d’autre en faveur de l’ancien Président Jean Bertrand Aristide.
Ce vendredi, les Sénateurs et Députés devraient se réunir, probablement les deux Chambres séparément, en vue d’arrêter des décisions.
« Notre collègue a été arrêté en violation des procédures, il est couvert d’une immunité parlementaire. C’est évident que l’Exécutif contrôle la justice », dénoncent des députés