Haïti / Justice : Me Senatus crache quelques vérités relatives à sa révocation
La nouvelle est tombée comme un coup de canon dans la journée du 27 septembre 2012. Le commissaire du gouvernement Jean Renel Senatus est révoqué de son poste. Une information qui n’a pas tardé à faire tache d’huile dans la société. Personne ne semblait s’y attendre. Intervenant à ce sujet, sur les ondes de radio SCOOP FM ce vendredi 28 septembre, l’intéressé dit être encore commissaire du gouvernement jusqu’à qu’il ait reçu sa lettre de révocation. Plus loin, le commissaire ajoute que cette décision serait le fruit d’une mésentente avec son ministre de tutelle qui lui aurait ordonné d’exécuter des ordres à l’encontre de l’éthique du métier.
M. Senatus dit entendre de la voix du ministre, Jean Renel Sanon, qu’il aurait été révoqué pour faute administrative grave et manque de respect aux autorités hiérarchiques. A environ trois mois de fonction, le ministre poursuit-il, lui a commandé d’exécuter près de 17 ordres illégaux dont celui de pausé scellé sur des véhicules, ce qui n’existe pas en droit, fait-il savoir. D’autres parts, Maitre Senatus dit avoir été ordonné par le ministre de la justice de procéder à l’arrestation d’un avocat dénommé Mario Joseph dans son cabinet non recommande par l’article 56 du décret de 1979. Et, le clou de l’affaire, soutient M. Senatus, celui de faire des mandats d’amener sans aucune raisons valables pour de 36 personnes avec comme mention accusation d’Associations de malfaiteurs et complots contre la sureté de l’Etat. « Jamais, je ne cautionnerai de telles bévues » renchérit le commissaire.
Dans la foulée, Me Senatus en a profité pour pointer du doigt l’actuel ministre de la Justice, Jean Renel Sanon qui, d’après lui, aurait, entre autres, des soupçons d’exploitation de mineurs, de rapports douteux avec des narco trafiquants.
Entre temps, Maitre Jean Renel Senatus se garde de citer les 36 noms qui seraient sur la liste noire du ministre de la justice. Il dit, en revanche, attendre le retour du chef de l’Etat pour passer à l’acte.
Soulignons pour finir que le commissaire Senatus, n’est pas le seul à avoir été sauté tel un fusible au poste de commissaire du gouvernement de Port-au-Prince. L’on se rappelle, parmi tant d’autres cas, celui de Maitre Josué Pierre Louis, dans le dossier de l’arrestation du député, Arnel Belizaire, qui a bouleversé la société. Celui-ci a été contraint de remettre sa démission. Maitre Senatus semble avoir bien tiré leçon et s’est, dirait-on retenu d’exécuter des ordres qu’il juge non conforme à la déontologie du métier.