Lettre de Me Newton Saint Juste à l’Ambassadeur Français en Haïti, Didier Lebret ainsi que François Hollande
Je m’empresse de vous faire part de mon indignation suite à vos récentes percées médiatiques sur la situation politique de la République d’Haïti. Je suppose qu’en votre qualité de diplomate, vous connaissez mieux que quiconque les cinq missions assignées par de l’article 3 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961 à tous les diplomates du monde civilisé :
– Représenter l’Etat accréditant auprès de l’Etat accréditaire;
– Protéger dans l’Etat accréditaire les intérêts de l’Etat accréditant et de ses ressortissants, dans les limites admises par le droit international;
– Négocier avec le gouvernement de l’Etat accréditaire;
– S’informer par tous les moyens licites des conditions et de l’évolution des événements dans l’Etat accréditaire et faire rapport à ce sujet au Gouvernement de l’Etat accréditant;
– Promouvoir des relations amicales et développer les relations économiques, culturelles et scientifiques entre l’Etat accréditant et l’Etat accréditaire.
Monsieur l’Ambassadeur,
Vos comportements, agissements et déclarations constituent aussi et surtout une violation de l’article 41-1 et du paragraphe 4-5 de la susdite Convention qui précise :
« « Sans préjudice de leurs privilèges et immunités, toutes les personnes qui bénéficient de ces privilèges et immunités ont le devoir de respecter les lois et règlements de l’Etat accréditaire. Elles ont également le devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de cet Etat » ».
Vous avez délibérément choisi d’oublier les dispositions de cette Convention dans l’unique but de vilipender la Dignité, l’Honneur et la Souveraineté du Peuple haïtien avec la complicité de ses dirigeants qui au lieu de défendre ses intérêts préfèrent ne jurer que par votre Amitié, non pas celle de la France. Bref, Vous vous comportez plus en militant politique qu’en Ambassadeur.
Monsieur l’Ambassadeur,
Votre ingérence dans les affaires de mon Pays me fait revivre les affres de la colonisation. Et, à la veille de la 206ème commémoration de l’assassinat de Jean Jacques Dessalines, Père Fondateur de cette Patrie, qui sera toujours l’objet de vos ressentiments, souffrez que je vous rappelle que le temps où vos Pères colonisateurs imposaient à mes ancêtres l’inhumaine loi de l’esclavage comme facteur civilisateur sont révolus.
Comparable à un passager endormi emporté par le cours du fleuve de l’Histoire et feignant d’ignorer que l’irréversibilité est la clé de l’Histoire, vous vous réveillez deux siècles plus tard avec le code noir comme seule boussole. Quelle disgrâce !
Monsieur l’Ambassadeur,
Souffrez enfin que je vous rappelle que la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961 est une conquête de l’humanité dans sa lutte continue pour la sauvegarde du Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes. A ce titre, votre volonté de la réécrire avec l’encre de ce passé déshumanisant n’est pas digne de la France moderne qui se targue souvent voire toujours d’être la terre des Droits de l’homme.
N’en déplaise à ceux-là qui vous vouent allégeance au grand dam des Intérêts Supérieurs du Peuple haïtien qu’ils confondent avec votre amitié, je vous dis crânement que ce Pays ne se résume pas au cercle très réduit de vos petits copains.
En attendant que vos Supérieurs Hiérarchiques soient formellement saisis de ces violations dont vous êtes l’auteur depuis votre arrivée en Haïti, je vous préviens déjà que ce dossier sera également porté par devant les prochains Pays où vous serez accrédité. Ce, aux fins de droit.
Newton Saint-Juste adresse également correspondance au président Français François Hollande
Son Excellence François HOLLANDE
Président de la République française
Excellence,
Le Citoyen haïtien Newton Louis ST JUSTE, avocat au Barreau de Port-au-Prince, propriétaire, demeurant et domicilié au Vir Bonus Cabinet d’Avocats Associés, sis au # 74, Rue S. Archer, Pétion-Ville, vous présente ses compliments et vous prie de recevoir en annexe et aux fins utiles la copie de la correspondance adressée à l’Ambassadeur de la France en Haïti, Monsieur Didier LE BRET, à titre de protestation contre son ingérence dans les affaires politiques de la République d’Haïti, contrairement aux articles 3 et 41-1 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961.
Pour ce faire, le Citoyen haïtien Newton Louis ST JUSTE vous requiert, Excellence, d’adopter les mesures appropriées contre l’Ambassadeur susdit qui s’est révélé indigne de la France moderne.