Martelly : Tournée européenne fructueuse mais controversée
Le Président Martelly a effectué une tournée de plusieurs jours en Europe. Il est retourné au pays le 25 novembre dernier. Durant ce long séjour, il avoue avoir fait d’importantes rencontres. Si pour certains ce voyage a été fructueux et historique pour d’autres c’est le contraire. La plupart des parlementaires qui ont intervenu sur ce départ, assimile ce geste du président de la République à un acte de non respect pour les autres Pouvoirs et le Peuple haïtien.
Le Président Joseph Michel Martelly est retourné au pays le dimanche 25 Novembre 2012 d’une tournée de plusieurs jours en Europe dans le cadre du Sommet Ibéro-américain. Ce sommet a été l’occasion pour le Chef de l’Etat haïtien de rencontrer de hautes personnalités de la politique mondiale, dont le Roi et le président d’Espagne, celui du Brésil, de la République Dominicaine, du Chili, etc. Le clou de ce voyage a été sa rencontre avec le Souverain Pontife Benoit XVI qui, d’après le locataire du Palais National, partage les cinq E de son gouvernement.
Ce voyage n’a pas été le moment pour Haïti de faire figure de Mendiant mais d’étaler un ensemble de progrès réaliser surtout en ce qui à trait à l’accompagnement des personnes les plus vulnérables, l’utilisation des aides reçues de divers pays et bailleurs de fonds, avance le locataire du palais national. C’était aussi, ajoute Michel Martelly, l’occasion de remercier ses bienfaiteurs et d’encourager des investisseurs étrangers à venir investir dans le pays. Le chef de l’Etat promet de fournir davantage de détails lors d’une conférence dont aucune date n’est encore pointée à l’horizon.
Rappelons que ce départ, surtout à la veille d’une date si importante pour tous les haïtiens a provoqué des remous. Pour certains parlementaires le chef de l’Etat n’aurait pas du partir à la veille du 18 Novembre, date marquant la dernière bataille qui a fait fuir les derniers retranchements de l’une des plus grandes Armées du monde : l’Armée française ou Napoléonienne. Ces parlementaires ainsi que des leaders politiques et de la société civile ne se sont pas retenus pour assimiler ce départ à un acte de non respect pour les héros de vertières et pour le peuple haïtien. Par ailleurs, certains parlementaires déplorent aussi le fait que le Chef de l’Etat soit parti sans aucun avertissement.
D’autres, en outre, n’ont pas mâché leurs mots pour faire valoir leurs diverses préoccupations quant aux coûts des différents voyages de la Présidence. C’est pourquoi, ils n’écartent pas la possibilité de convoquer dans les prochains jours, la Ministre de l’Economie et des Finances pour donner des détails sur les dépenses de l’Exécutif.
Cependant, pour répondre à ses détracteurs, le Locataire du Palais National mentionne que les héros de l’indépendance ne se sont pas battus pour voir le peuple haïtien vivre dans la crasse. C’est pourquoi, trouve-t-il, beaucoup plus important d’entreprendre des démarches pour retirer le pays de cet état de fait, pour attirer les investisseurs et leur dire qu’Haïti veut et est sur le point de prendre la route du développement. Notons que sur ce point, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Wilson Laleau a annoncé des mesures visant à faciliter les investissements. Si auparavant, il fallait prendre plus d’une centaine de jours de démarches bureaucratiques avant de mettre sur pied une entreprise, eh bien, cette période est réduite à dix jours. De quoi encourager les investisseurs étrangers et haïtiens, renchérit le ministre.
Autrement dit, le voyage effectué par le Chef de l’Etat ne devrait en quelque sorte étonné personne. Car, dès sa montée à la magistrature suprême de l’Etat, il a voulu faire de la diplomatie d’Affaire son cheval de bataille pour ôter le pays de la misère et offrir à tous les haïtiens un cadre de vie normale. Réduire le taux de chômage, garantir une vie meilleure à tous les haïtiens figuraient dans les promesses de campagnes de l’équipe « Tet Kale », conformément aux 5 E auxquels le Président de la République, Joseph Michel Martelly et son gouvernement disent toujours s’accrocher.