Haïti / police nationale: Mario Andrésol obtient l’approbation du chef de l’Etat et attend celle du sénat
Dans un courrier adressé au sénat, le président de la république a confirmé à nouveau Mario Andrésol au poste de directeur général de la Police Nationale. Le courrier du chef de l’Etat a été remis hier lundi au bureau du grand corps.
Maintenant, il revient au sénat de fixer une date pour auditionner Mario Andrésol. Mais avant, cette audition, il importera pour la commission des affaires institutionnelles du grand corps de se préparer à étudier le dossier de M.Andrésol, puis soumettre son rapport à l’approbation de l’assemblée des sénateurs.
La nommination du directeur général de la Police Nationale est de l’attibution du président de la république conformément à l’article 141 de la constitution qui stipule ce qui suit :<< Le président de la république, après approbation du sénat, nomme par arrêté pris en conseil des ministres, le commandant en chef des forces armées, le commandant en chef de la police, les ambassadeurs et les consuls généraux>>.
Si sa désignation est ratifiée par les sénateurs, Mario Andrésol va entamer sa cinquième année à la tête de la PNH, mais son deuxième mandat. Car, avant que son choix ait été ratifié par le sénat le 5 juillet 2006, il avait déjà passé un an à la direction de le Police Nationale. Il y avait accédé en 2005 après le renvoi de Léonce Charles.
En 2006, la commission Justice et Sécurité Publique du sénat avait auditionné le commissaire divisionnaire le 28 juin et huit jours plus tard il avait bénéficié d’un vote favorable de la part des sénateurs. Lors de cette séance de ratification, avec 25 sénateurs présents, exit le vote du président du sénat d’alors, Joseph Lambert, 23 avaient accordé leur confiance à M. Andrésol, il n’y avait pas eu de voix contre, et seul le sénateur Gabriel Fortuné s’était abstenu. Le parlementaire, disait à l’époque, qu’il n’avait pas compris les rapports établis entre la Minustah et la PNH.
Ayant pris le gouvernail de l’institution policière au fort du moment de << l’Opération Bagdad>> qui avait fait pleurer nombre de familles haitiennes, Mario Andrésol avait demandé à Dieu de lui donner le courage, la sagesse et la lucidité nécessaires afin de mener à bien sa mission qui était de garantir la sécurité des vies et des biens des Haitiens. En le disant, il avait probablement pensé à la demande formulée par le roi Salomon quand ce dernier était appelé à mener aux destinées du peuple d’Israel( Veuille donc, Seigneur, me donner l’intelligence nécessaire pour gouverner ton peuple et pour reconnaitre ce qui est bon ou mauvais pour lui. Sans cela, personne ne serait capable de gouverner ton peuple qui est considérable ; Le premier Livre des Rois, chapitre III, verset 9).
<< Du chaos, l’orde doit renaitre et , durant mon commandement, la PNH y veillera >> avait-il promis ce jour-là au peuple haitien devant l’assemblée des sénateurs.
Le chaos, à l’époque, il l’avait expérimenté à travers cette ‘’Opération Bagdad’’ qui laissait profiler, d’après lui, le pire ; et il avait fait référence au drame ruandais : << Aucun vrai patriote n’aurait souhaité que son pays devienne le Ruanda d’aujourd’hui>> avait-il déclaré.
Les références ruandaises à l’époque étaient les actions des bandits qui étaient devenus maitres de certains quartiers dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Des caïds qui avaient le pouvoir d’enlever, de séquestrer de tuer, de rançonner les gens.
Entretemps, la situation s’est beaucoup améliorée, mais la tâche qui reste à abattre est immense : assurer une présence policière à travers tout le pays, entamer effectuvement la professionnalisation de la PNH, doter l’institution d’un plan de carrière et continuer avec le processus d’épuration et la lutte contre l’impunité.
Dans une adresse à la population haitienne au début de l’année, Mario Andrésol avait présenté le bilan en cours d’élaboration de son administration. Un bilan partagé par quatre domaines d’actions : la formation des agents et cadres de l’institution avec un point d’emphase sur le respect des droits de l’homme et l’éthique publique ; le renforcement des structures de service public au niveau de la PNH ; une plus grande implication de la police dans les actions de développement et de protection civile enfin, l’adoption de sanctions contre les policiers jugés coupables d’abus sur les gens.
Conformément au prescrit constitutionnel, si son choix est agréé par le sénat, Mario Andrésol va courir pour un autre mandat de trois(3) ans à la direction de la Police Nationale.
Par Idson Saint-Fleursaintfleuri@yahoo.fr