Convocation de Jean Bertrand Aristide : Persécution Politique ou Action purement juridique ?
Hommes de loi, politiciens ne cachent pas leur position quant à la convocation de l’ex président Jean Bertrand Aristide au Parquet de Port-de-Prince. Si certains trouvent normal la démarche du Parquet, d’autres par contre, croient le contraire. C’est, entre autres, le cas de Maitre Aviol Fleurant, de l’ex dirigeant de la KID, Evans Paul, du député Saurel Jacinthe et du Sénateur Simon Desras Dieuseul qui intervenaient le jeudi 3 janvier 2013 sur les ondes de SCOOP FM, à l’émission « Haïti-Débat ».
Politiquement répond maitre Aviol Fleurant, cette convocation peut prêter à des interprétations diverses telles que persécution politique. D’autres parts, dit-il, dans le contexte politique fragile actuel, une telle démarche peut avoir des conséquences graves sur la stabilité politique dans le pays. L’homme de loi dénonce dans le dossier les vices de formes et de procédures.
« Ce cas ne relève pas de la compétence du parquet » a rétorqué Maitre Aviol Fleurant. D’après l’homme de loi, étant donné que les plaintes font état d’escroquerie faisant référence aux accusations de « Ti Sony » et de Rosemond Jean, c’est le Cabinet d’Instruction qui devait être saisi du dossier et procédé à des enquêtes, des expertises comptables et des audits financier pour établir si effectivement, il y a eu détournement de fonds. Par ailleurs, si le détournement a eu lieu au moment ou Jean Bertrand Aristide était en fonction présidentielle, il reviendrait au Sénat de la République de s’ériger en haute cour de Justice et de juger l’ex président, a souligné Maitre Aviol.
Monsieur Evans Paul qui appui les propos de Maitre Aviol Fleurant appelle à la prudence dans la façon dont le dossier doit être traité afin, dit-il, de ne pas faire du leader de « Fanmi Lavalas » un martyr. Le moment, poursuit-il est très mal choisi pour procéder à de telles actions.
Par ailleurs, le député Saurel Jacinthe dit entrevoir dans cette affaire la main du Président de la République, Joseph Michel Martelly. D’un autre coté, l’élu de Moron/ Chambellan parle de diversion politique. D’après lui, le gouvernement est en train de chercher des balises devant lui permettre, laisse-t-il, de détourner l’attention de la population des vrais problèmes du pays.
Le Sénateur du Plateau Central, quant à lui, pose le problème de la crédibilité des plaignants et de la qualité des plaintes. D’après lui, les autorités judiciaires doivent tenir compte des facteurs psychologiques, politiques, etc. Rosemond Jean, fait-il savoir est un délinquant et un repris de justice. Le gouvernement, souligne-t-il, ne devrait pas jouer à ce jeu dans un contexte politique fragile.