Polémique sur l’investiture d’Hugo Chavez
A deux jours de l’investiture prévue du président vénézuélien Hugo Chavez, le ton monte entre gouvernement et opposition. « Le vice-président Nicolas Maduro menace l’opposition », titre le journal Tal Cual. Lundi 7 janvier 2012, Maduro a accusé les anti-Chavez de lancer un appel à une grève générale dans le cas où le président Chavez ne se présente pas à son investiture. Selon Maduro, l’opposition utilise les réseaux sociaux pour mobiliser la population contre Chavez. « Mais cette tentative est vouée à l’échec », affirme le vice-président dans les colonnes de Tal Cual.« Le peuple se rendra au travail et travaillera même plus que d’habitude ». Nicolas Maduro a aussi demandé au clergé de garder une « attitude respectueuse » à l’égard du président convalescent.
Une façon de critiquer la position de l’Eglise catholique dans le débat autour de l’investiture d’Hugo Chavez. La Commission épiscopale a adressé un message très clair à l’adresse du gouvernement, un message qui fait la Une d’El Nacional : Pour le président de la Commission, Monseigneur Diego Padron, il est « moralement inacceptable de modifier la Constitution pour réaliser un objectif politique ». Le responsable religieux estime que c’est au président de l’Assemblée nationale d’assumer le pouvoir à partir du 10 janvier si Hugo Chavez n’est pas en mesure de prêter serment. Un point de vue également défendu par l’opposition. Le gouvernement, lui, n’est pas sur cette ligne. Selon le vice-président, l’investiture n’est qu’une formalité, Chavez pourra donc prendre ses fonctions plus tard, une fois sorti de l’hôpital.
Cette position est partagée par le Brésil. Selon le gouvernement brésilien, l’investiture d’Hugo Chavez pourrait très bien être repoussée. C’est ce qu’a déclaré le conseiller spécial aux affaires internationales de la présidente Dilma Rousseff à la presse. Marco Aurelio Garcia, dont les propos sont repris dans la Folha de Sao Paulo, estime que la Constitution vénézuélienne donne au vice-président le droit d’assumer l’intérim pendant six mois. Selon Garcia, le Brésil n’enverra pas de représentants officiels à Caracas pour participer à la cérémonie d’investiture symbolique prévue jeudi prochain.