Haïti-Etats Unis d’Amérique : L’aide des Etats-Unis à Haïti manque de transparence et d’efficacité!
Les Etats-Unis d’Amérique rejoignent le Canada. Dans un Rapport préparé par le Center For Economic and Policy Research (CEPR), les auteurs Jake Johnston et Alexander Main sont parvenus à la conclusion que les Contribuables étatsuniens n’ont aucun contrôle sur les fonds dépensés en Haïti et ne peuvent donc rien vérifier. Le Rapport a identifié de très sérieux problèmes dans la gestion de l’assistance à Haïti qui souffre globalement d’un manque de transparence et surtout l’utilisation faite de l’argent destiné à ce pays.
Le Rapport a analysé profondément le critère d’efficience de l’aide c’est-à-dire les moyens financiers versus les résultats. Egalement la façon dont elle est gérée et administrée et ce qui doit être fait pour qu’elle réponde aux réformes entreprises par l’USAID en termes d’efficacité et de transparence.
Des milliards de dollars sont gaspillés en Haïti dans une opacité presque totale, ont dénoncé les Chercheurs dans le Document du CEPR. La situation d’un grand nombre d’Haïtiens victimes du séisme de janvier 2010 est toujours très préoccupante, mais l’USAID en fait peu cas. Aucune mesure sérieuse n’a été adoptée en vue de s’assurer que l’argent des Contribuables étatsuniens soit utilisé à bon escient en Haïti.
Il est aussi indiqué dans le Rapport qu’aucun audit n’a été effectué pour évaluer les Programmes réalisés par l’Agence. Une situation troublante qui traduit le manque de responsabilité et de sérieux dans le Programme d’aide et de reconstruction en faveur d’Haïti, a-t-on noté.
S’agissant des Entreprises et Compagnies étrangères engagées par l’USAID, elles ont donné du travail à très peu d’Haïtiens contrairement à ce qui a été prévu. Pour leur part, les Hommes d’affaire haïtiens ont été majoritairement exclus et les objectifs fixés n’ont pas été atteints. Pas de supervision réelle dans les opérations d’octroi de subventions et l’Agence n’a effectué aucune revue et évaluation de ses différents Contracteurs sur le plan financier, autant d’anomalies et d’irrégularités relevées dans ledit Rapport.
Il y est fait état du déblocage de 1.15 milliards de dollars depuis le séisme de 2010 dont plus de la moitié accordée directement a 10 (dix) Entreprises déjà partenaires de l’USAID sur le plan global. La plus grande bénéficiaire est la Chemonics International Inc., partenaire aussi de la Banque Mondiale et de l’ONU. En réalité, 0,7% seulement des fonds gaspillés en Haïti sont allés directement aux entreprises haïtiennes, a précisé le Rapport.
Que comptent faire les Etats-Unis pour empêcher que l’aide soit ainsi détournée ?
A cet égard, le Rapport du CEPR a produit plusieurs recommandations pour pouvoir revenir à la transparence et aux notions d’imputabilité et de responsabilité en ce qui concerne le milliard de dollars restant dans la Rubrique Aide à Haïti et pour les autres périodes à venir. Au nombre de ces recommandations, il y a lieu de noter l’obligation de fournir des informations pertinentes sur les entreprises sous-traitantes en s’assurant que celles-ci satisfont aux exigences et régulations fédérales. De plus, s’assurer aussi que les contrats à long terme ne favorisent pas que les entreprises étatsuniennes, traditionnelles partenaires de l’USAID au détriment de la partie haïtienne. Autrement dit, accorder directement des contrats aux entreprises haïtiennes.
S’agissant de l’USAID elle-même, le Rapport croit nécessaire et indispensable qu’elle se renforce afin de mieux remplir sa mission d’orienter, de gérer et d’évaluer les Programmes d’assistance du Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique. En plus, les évaluations doivent être accessibles au grand public. Les populations haïtiennes doivent être impliquées et participer effectivement dans les Programmes d’assistance. Enfin, toutes les informations doivent aussi être disponibles aux premiers concernés c’est-à-dire les Haïtiens, et en créole.
Sans transparence, il se révèle impossible pour les Contribuables étatsuniens de savoir ce qui a été fait avec leur argent en Haïti au même titre que le Peuple haïtien qui ne saura jamais à quoi tout cet argent aura servi en son nom.