Haïti : Le Président René Préval plaide en faveur d’une mondialisation de la solidarité, à la 64e assemblée générale de l’Onu
Le Président haïtien René Préval a plaidé, jeudi, en faveur d’une mondialisation de la solidarité, lors de son intervention à la tribune de l’Onu à l’occasion de la 64e assemblée générale de l’institution qui s’est tenue à New-York (Etats-Unis).
« Le moment est venu d’opposer à la globalisation du profit à tout prix, érigé en nouveau credo, une globalisation de la solidarité, seule garante de l’éradication de la misère », a déclaré René Préval, indiquant que le vrai vecteur de la paix, de la stabilité et de la sécurité, c’est le développement.
Le dirigeant haïtien a intervenu sur plusieurs thèmes au cours de son discours qui a duré environ 12 minutes. Entre autres, les nombreuses crises alimentaires, énergétiques et financières, qui imposent déjà, dit René Préval, un lourd tribut aux populations des pays du Sud.
Le Président Préval a insisté sur le fait que les petits pays, déjà mis sous la contrainte des ressources insuffisantes, doivent rétablir les mêmes capacités productives qui ont été balayées par les cyclones et les inondations. Cette situation rend difficile le déclenchement à temps du processus de reconstruction puisqu’il faut se préparer au retour des catastrophes avant même que les communautés aient pu se relever des désastres précédents, a détaillé René Préval.
Pour le Chef de l’Etat haïtien, cette situation n’est pas le fait du hasard. Elle est la conséquence directe du modèle de développement et de gouvernance que les nations reconnues comme puissantes ont imposé au reste du monde pendant plusieurs siècles, a-t-il expliqué avant d’ajouter qu’un modèle de développement et de gouvernance surtout préoccupé du bonheur de l’argent et trop peu de celui des gens.
Sur le cas particulier d’Haïti, René Préval a soutenu qu’au cours des trois dernières années, en dépit de l’impact négatif des nombreuses crises internationales sur l’économie haïtienne, d’importants progrès ont été accomplis, notamment dans la sécurité, dans le respect des droits humains, dans le climat d’investissement, dans l’élimination de la corruption.
Le Président Préval a salué la recommandation du Secrétaire général des Nations Unies, dans son rapport au Conseil, relative à la prorogation pour une nouvelle année le mandat de la Mission onusienne dans le pays (Minustah). « Cette proposition est bien venue et rencontre notre pleine adhésion », a martelé le numéro un haïtien.
Enfin, le chef de l’Etat haïtien a évoqué le problème politique au Honduras, s’interrogeant sur le silence de l’Organisation mondiale par rapport aux nombreuses résolutions en provenance de diverses organisations régionales condamnant le renversement de José Manuel Zelaya au pouvoir. Il a aussi soulevé le dossier de l’embargo américain contre cuba, qui dure depuis plusieurs décennies, estimant que le maintien de cet embargo est contraire à toutes les valeurs que prônent les nations unies pour faire du commerce international un outil au service du développement humain.