Haïti/Société: La scolarisation des enfants renforce l’insécurité alimentaire des ménages les plus pauvres, selon la Cnsa
La situation alimentaire des ménages très pauvres des bidonvilles de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince s’est aggravée au cours de ces deux derniers mois en raison des débours consentis pour la scolarisation des enfants à l’occasion de la réouverture des classes, a fait savoir la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa).
« Après les aliments, l’éducation des enfants représente la deuxième plus grande source de dépenses pour les familles », selon une étude réalisée en juin dernier sur la sécurité alimentaire et les modes de vie dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Suivant les résultats de cette étude conjointe de Famine early warning systems Network (Fews net) et la Cnsa, les ménages de cette catégorie dépensent sept pour cent (7%) de leurs revenus pour envoyer leurs enfants à l’école.
« Cette proportion aurait pu contribuer à satisfaire la ration alimentaire quotidienne minimale de ces familles étismée à deux mille cent (2100) kilocalories par personne, qui n’est couverte qu’à environ quatre-vingt-quinze pour cent (95%). Cependant, ces ménages consacrent soixante-dix pour cent (70%) de leurs revenus mensuels à l’achat d’aliments», a indiqué la Cnsa.
La Coordination nationale de la sécurité alimentaire prévoit une aggravation des conditions d’insécurité alimentaire dans d’autres régions du pays notamment dans des communes du Nord-ouest, Bonbardopolis, Baie de Henne, Mole Saint-Nicolas et des localités avoisinantes à cause d’un déficit hydrique qui risque de réduire leur production agricole; dans les départements du Sud-est et de l’Artibonite lequel fait face à la maladie du Teschen qui attaque les porcs.
La Cnsa souligne toutefois que la situation générale de sécurité alimentaire est restée relativement stable en Haïti au cours de la période ‘’aout-septembre 2009’’ soit 1.9 millions de personnes en insécurité alimentaire.
Cette stabilité dans la sécurité alimentaire est le résultat de la bonne saison de printemps, la stabilité des prix des produits alimentaires et la poursuite des activités génératrices de revenus. « Cela pourrait se dégrader dans les prochains mois en raison notamment de la situation qui prévaut dans les bidonvilles de Port-au-Prince et dans le Far West ajoutée à la vulnérabilité du pays face aux éventuelles intempéries et la sécheresse que pourrait entraîner le phénomène climatique El Nino », prévient la Cnsa.
Pour améliorer la situation alimentaire des pauvres, la Coordination nationale de la sécurité alimentaire et la Famine early warning systems network exhortent le gouvernement et ses partenaires à venir en aide aux ménages très pauvres des quartiers précaires de la capitale incapables de supporter les frais éducatifs, de renforcer et d’étendre les programmes de cantine scolaire dans les bidonvilles de l’aire métropolitaine de la capitale, de renforcer le système de suivi de nutrition infantile dans les zones des départements du Nord-ouest et enfin subventionner des restaurants communautaires dans les quartiers pauvres de la capitale