Les leaders des coopératives de logement de Lascahobas s’affirment
C’est sous le thème « Koperativ lojman, yon altènativ pou yon fanmi gen yon kay » que plus d’une centaine de coopérant(e)s ont gagné les rues de la commune de Lascahobas pour réclamer un logement décent pour chaque famille. Appuyée par le GARR et la COOPHABITAT, une coopérative dominicaine, cette marche a permis aux organisateur(trice)s de sensibiliser les gens de la communauté sur la nécessité d’intégrer le mouvement coopératif.
Vêtu(e)s de maillots de différentes couleurs, de chapeaux de paille, plus d’une centaine de personnes en majorité des coopérant(e)s de mutuelles de logement ont sillonné les rues de Lascahobas, le 5 octobre 2015, date marquant la Journée mondiale de l’Habitat qui est célébrée à travers le monde le premier lundi d’octobre de l’année.
Partant du village de Solidarité où s’érigent 34 maisons construites par le GARR et Christian Aid au profit des familles rassemblées en coopératives, les marcheur(euse)s ont longé, sous fond de musiques engagées, la rue Boyer pour atteindre la place publique de Lascahobas. Sur tout le parcours, ils/elles ont distribué des flyers qui présentent l’histoire des coopératives, notamment celles de logement.
« Ann fè chèn solidarite, pou dwa lojman ka respekte / Faisons une chaine de solidarité pour le respect du droit au logement. Koperativ lojman, zouti devlopman/ Coopérative de logement, un outil pour le développement. », lit-on sur les pancartes des marcheur(euse)s.
Commémorée cette année par les Nations Unies autour du thème : « des Espaces publics pour tous », la Journée mondiale de l’Habitat fut l’occasion pour Nahomie Petit Homme, une coopérante, de délivrer un message sur le rôle de la coopérative de logement dans une communauté.
« Une coopérative de logement est une institution de développement où chaque coopérant est un promoteur à travers les actions de solidarité qu’il pose tout en sensibilisant d’autres personnes à intégrer le système afin de trouver des solutions communes relatives à la crise de logement », a expliqué Mme Petit Homme.
Geralda Sainville, la responsable de Communication et de Plaidoyer du GARR qui intervenait en la circonstance, a déclaré que l’accès à un logement décent demeure un grand défi pour bon nombre de familles haïtiennes plus de cinq années après la catastrophe du 12 janvier. Une situation qui, selon elle, devient plus compliquée avec la question de l’insécurité foncière. Elle appelle les familles haïtiennes à se mobiliser pour la pleine jouissance du droit au logement.
Tout en saluant les efforts du gouvernement haïtien avec l’élaboration d’une politique nationale de logement et de l’habitat, Mme Sainville croit que beaucoup d’efforts restent encore à faire afin de rendre effective une telle politique.
Aux termes de cette activité, les coopérant(e)s originaires de différentes localités de Lascahobas, notamment de Roche Mulâtre, Decauville, Lacolline, Dos Bois Rouge et de Petit Fond ont réclamé des autorités haïtiennes des mesures d’encadrement pour faciliter l’expansion des coopératives de logement en Haïti.
La mise en place d’un cadre légal adapté, l’accessibilité à la terre et la disponibilité d’un fond favorisant le crédit à taux réduits sont parmi leurs principales revendications.
Au nombre de cinq, les coopératives de logement de Lascahobas sont créées en 2011 par le GARR avec le support de plusieurs partenaires à la suite d’un ensemble d’actions de plaidoyer pour le respect du droit au logement en Haïti.