Haïti/Rép-Dom-Assassinat de 4 haïtiens : Des organisations et associations des deux pays s’insurgent
Plusieurs organisations et associations d’Haïti et de la République Dominicaine continuent de condamner l’assassinat, le 20 octobre dernier, de quatre ressortissants haïtiens à Boca de Cachón, une localité de la zone frontalière Jimaní/Malpasse, et exiger une enquête en bonne et due forme afin de traduire par devant la justice les auteurs de ces actes inhumains.
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés(GARR) qualifie de révoltant et d’intolérable ce quadruple meurtre contre les migrants haïtiens en territoire voisin.
« Nous saluons la mise en branle de l’action publique contre les auteurs de ces actes odieux, mais les autorités des deux pays doivent faire montre de fermeté pour prévenir ces faits en décourageant les discours de haine et les incitations à la violence contre la présence de ces migrants », écrit le GARR dans une note de presse en date du 28 octobre 2009.
Selon le GARR, l’adoption de mesures par les autorités des deux Etats pour redynamiser la Commission Mixte bilatérale, un espace officiel dont disposent les deux pays pour discuter et prendre des décisions sur un ensemble de questions, constituerait un signal clair démontrant la volonté des deux Etats de dialoguer et d’agir sur certains dossiers difficiles au lieu d’en laisser l’initiative à des groupes d’individus.
Pour l’association dominicaine Plataforma Vida qui œuvre en faveur du respect des droits humains, ce fait est honteux et embarrassant pour les Dominicains conscients et pour tous ceux et celles qui travaillent dans la défense des Droits Humains à la frontière avec Haïti.
« Est-il possible qu’il existe des personnes sans humanité au point de pouvoir tuer ainsi d’autres êtres humains et de ne manifester aucune compassion même à l’égard des enfants », se demande Plataforma Vida qui croit que cet acte indigne est une honte pour le pays son pays.
L’association dit avoir mené une enquête dans la zone où les actes ont été perpétrés et dans le cadre de cette enquête la rumeur publique cite plusieurs personnes qui ont l’habitude de se livrer à des exécutions d’Haïtiens. Parmi les noms cités figurent un certain Rafael, lieutenant retraité et Rafael fils de Chedin, lesquels circulent avec plusieurs armes à feu, révèle l’enquête.
Plataforma Vida estime que les condamnations faites par le gouvernement dominicain à travers la Chancellerie ne suffisent pas. Elle a en ce sens exigé des dispositions pour déterminer et punir ‘’les responsables de ces meurtres afin d’éviter que cela devienne une pratique pour des petits groupes de dominicains scélérats et criminels’’.
De son côté, la Commission épiscopale nationale justice et paix d’Haïti qui s’est dit consternée par ce quadruple meurtre croit que cet événement n’est pas isolé.
« Ces actes ne sont pas contraire aux nouvelles réflexions inculquées à la population voisine », indique la Commission justice et paix citant en exemple la campagne amorcé au cours des deux derniers mois par le quotidien dominicain Listin Diario qui dans ses dernières publications rend les ressortissants haïtiens responsables de ce qui est arrivé de mauvais en République Dominicaine.
La Commission épiscopale nationale justice et paix recommande que la Commission mixte chargée de résoudre les conflits entre les peuples deux Etats partageant l’île Quisqueya reprenne ses activités.
Elle exhorte également la mise en place d’une ambassade et d’un consulat en terre voisine pour défendre les causes et les intérêts des migrants haïtiens, ainsi que des efforts pour projeter une autre image d’Haiti en République Dominicaine.
En début de semaine, les autorités policières dominicaines ont annoncé l’arrestation de trois individus qui seraient impliqués dans l’assassinat des quatre ressortissants haïtiens.