Haïti – Présidentielle : la classe politique traditionnelle essuie un nouvel échec
Ce 5 novembre, le Conseil Electoral Provisoire a enfin décidé de publier les résultats préliminaires de la présidentielle d’octobre 2015. Jovenel Moise du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) et Jude Célestin de la Ligue Alternative pour le Progrès et l’Emancipation d’Haïti (LAPEH) ont obtenu leur billet qualificatif pour le second tour fixé au 27 décembre à venir.
Après deux décennies environ, la classe politique traditionnelle haïtienne n’a pas pu accéder à la magistrature suprême de l’état. Sauveur Pierre Etienne, Steven Benoit, deux grandes figures du paysage politique haïtien n’ont chacun obtenu que 1% des voix, à l’exception de Maryse Narcisse, le leader de Fanmi Lavalas. Avec 7,05% des votants elle a pu sauver l’honneur de ce groupe.
Les candidats issus du secteur protestant qui n’ont pas voulu s’associer dans l’objectif de remporter les élections ont reçu la monnaie de leurs pièces. Jean Clarens Renois, Maxo Joseph, Jean Chavannes Jeune, Amos André, Reynold Jean Claude Bazin, Jean Palème Mathurin ont obtenu chacun 0%, ce qui constitue une honte pour cette catégorie qui n’a jamais raté un service dominical pour promouvoir l’unité au sein de la communauté.
54 candidats ont pris part à cette course, tandis que 45 d’entre eux n’ont pas pu rassembler 15 000 votants sur plus d’un million de choix exprimés. Ce qui nous porte à nous interroger sur l’utilité de ces gens dans la politique du pays.
Si de grands politologues, de fameux hommes de loi et politiques ont échoué, le patron de Père Eternel Lotto créé la surprise. Placé en 5e position avec 56, 671 votants ce qui représente 3,63 % de l’électorat, Eric Jean Baptiste peut être considéré comme étant la révélation de la présidentielle du 25 octobre 2015.
En fait, Jovenel Moise et Jude Célestin occupent la tête du classement, alors que l’ancien journaliste, Luckner Désir dit Louco, ancien animateur d’émission de musique à tendance compas est bon dernier. En dépit de ses flèches lancées contre l’équipe au pouvoir et ses heures d’antenne, il n’a pas pu réunir plus de 591 voix.
Donc, malgré le doute ou la peur, le pays connait les deux protagonistes qui s’affronteront le 27 décembre prochain. Assurément, le 7 février 2016, un nouveau président aura à investir le palais national pour un quinquennat ; ce qui est favorable à la santé d’une démocratie grandissante au travers des douleurs, de l’incompétence et de la mauvaise gouvernance.
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