Manifestation contre les derniers résultats, la foule grossit…
Après la publication des résultats préliminaires de la présidentielle d’octobre 2015, des partis politiques ayant contesté la décision du Centre de Tabulation des Votes foulent le macadam depuis environ deux semaines pour exiger le Conseil Electoral Provisoire (CEP) à réévaluer le processus électoral.
Plusieurs milliers de gens, issus de diverses organisations politiques manifestent leur colère face à l’équipe au pouvoir qui, disent-ils, ont trafiqué le vote de la population au profit de Jovenel Moise, ce dernier qui arrive en tête des résultats du 1er tour des élections présidentielles du 25 octobre dernier, avec plus de 30% des voix.
Les premières journées de manifestation ont été déroulées sous les hautes protections des agents de la Police Nationale. Les manifestants avaient une conduite jugée correcte. Ils ont respecté le parcours et l’horaire définis. Ce 18 novembre, jour qui marque le 212e anniversaire de la bataille de Vertières, le tableau était totalement différent. Une foule immense a fait trembler les rues de Port-au-Prince et de Pétion-ville. Trois (3) groupes de protestataires se sont réunis autour d’une mobilisation populaire, cependant chacun réclame la victoire de son candidat dès le premier tour ; un comportement qui dévoile le côté hypocrite et non-solidaire qui gangrène la classe politique haïtienne ; élément malheureux qui, à n’importe qu’elle moment, peut déstabiliser le mouvement.
Certainement cette faiblesse existe, mais le constat fait comprendre que la foule grandit, ce qui peut inquiéter l’exécutif et les conseillers qui, pour plus d’un, n’ont rien fait pour au moins atténuer la crise.
L’attaque perpétrée ce 18 novembre contre le sénateur Steven Benoit, le candidat à la présidence, Jean Charles Moise et le notaire Jean-Henry Céant lors de la manifestation peut renforcer le mouvement populaire ; un nouvel élément qui doit intimider les gouvernants et qui peut aussi les inciter à adopter rapidement de nouvelles mesures favorables à la bonne santé de la démocratie en Haïti.
Michel Martelly va-t-il se laisser intimider ? C’est la grande interrogation. Cependant nous ne sommes pas sans savoir que depuis 2006 la bataille engagée à travers les rues a toujours le dessus sur les résultats publiés par les différentes institutions électorales. Allons-nous assister à ce même scénario en 2015 ? Attendons voir !
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