Des coupeurs de canne haïtiens maltraités dans les bateys
Les conditions des coupeurs de canne haïtiens dans les bateys dominicains sont critiques. Ils sont quasiment abandonnés par le gouvernement dominicain et le Consortium Sucrier Central(CSC) qui exploitent l’industrie sucrière de Barahona, une province frontalière de la République Dominicaine.
Les enfants et les adultes soufrent de diverses maladies infectieuses et contagieuses en raison de leurs mauvaises conditions de viedans les bateys, explique Carmen Perez, dirigeante communautaire du Batey 5. Selon cette animatrice sociale, dans tous les bateys, les familles souffrent de maladies des poumons et de la peau à cause de la fumée émanant des champs de canne à chaque fois qu’ils sont brûlés par leur propriétaire.
Carmen Perez signale que le Consortium Sucrier Central résilie et maltraite bon nombre de travailleurs haïtiens de la canne à sucre. Plusieurs d’entre eux sont obligés de retourner en Haïti afin de fuir les mauvais traitements dont ils sont l’objet de la part des fonctionnaires dominicains.
« Nos frères haïtiens reçoivent moins de 1500 pesos comme salaire mensuel pour le travail de désherbage, l’arrosage et d’autres tâches qu’ils accomplissent dans les champs de canne. », raconte-t-elle
Rappelons que cette situation ne date pas d’hier. Lors de différentes visites réalisées par le GARR dans les bateys de Barahona dans le cadre d’une enquête titrée « Sur les traces des braceros » publiée en 2003, les enquêteurs avaient déjà observé que les litières métalliques où dorment les braceros n’avaient pas de matelas. Les baraques où ils sont logés étaient dépourvues d’eau potable, de latrines et d’énergie électrique.
12 ans après, même s’il y a de légères améliorations, les conditions dans les bateys restent très critiques. Avec quelques rares exceptions, la réalité est la même pour tous. Selon plusieurs partenaires du GARR en République Dominicaine, les coupeurs de canne vivant dans les bateys sont généralement sous-payés et vivent dans desconditions inhumaines. Leurs enfants n’ont pas accès à l’éducation ni à des soins de santé.
En marge de la journée internationale des migrants célébrée,le 18 décembre de chaque année, le GARR plaide pour le respect des droits des migrant(e)s, notamment les coupeurs de canne vivant dans les bateys en territoire dominicain.
Il rappelle qu’Haïti et la République Dominicaine sont signataires de la Convention Américaine sur les Droits Economiques, Civiles et Politiques qui garantit en son article 7 des conditions justes et équitables pour tous les travailleurs.